jeudi 28 novembre 2013

2013 au tamis : Synek - Kolysanka Do Gwiazd


Date de sortie : 25 janvier 2013 | Label : Further Records

Le temps, pire ennemi du chroniqueur qui oblige à laisser dans l'ombre des dizaines de grands disques dont l'aura continue pourtant d'irriguer nos synapses à l'approche des bilans. Dans un format plus concis que celui des chroniques habituelles du blog, cette série de rattrapages reviendra ainsi régulièrement sur ces laissés-pour-compte qu'un certain recul nous permet désormais de commenter sereinement.


Sur le thème "ENCORE UN PEU VERT ! - une première oeuvre pas tout à fait mûre" du Grand Jeu Sans Frontières des Blogueurs Mangeurs de Disques.


Juré, on ne traque pas le Polonais sciemment à DCALC mais les mailles de notre tamis ont semble-t-il l'art de les accrocher ces jours-ci. En guise de première œuvre un peu verte sur les bords, c'est d'un second jet d'un noir d'encre qu'il va être question ici, pas loin des chapes désincarnées du compatriote Cezary Gapik sans en avoir encore la profondeur de champ, l'oppressante densité ou le souffle vicié mais après l'EP Paradiba sorti l'an dernier en cassette chez Rano et agrémenté des remixes d'un certain VLGRGRLZ (dont seule la face A malheureusement est en écoute sur le Bandcamp du petit label ricain), force est de constater que Synek n'en faisait pas moins fort belle impression en janvier avec ce premier long dont le nom signifie "berceuse pour les étoiles".

Tout romantisme à part, une étoile c'est quoi finalement ? Une boule de plasma dont la fusion du noyau émet une énergie sous forme de lumière. Dès lors, ne pourrait-on penser que bercer l'une d'entre elles revient à absorber son rayonnement, souffler du froid sur cet amas de magma gravitant dans un infini de vide et de ténèbres ? Eh bien la musique de Synek ne fait pas autre chose avec son dark ambient totalement dénué de mélodies et d'empathie, concentré de désolation donnant dans le minimaliste et la pure abstraction et dont les bourrasques lo-fi glacent la moindre émotion.

Pullulant de grouillis vaguement organiques qui évoquent la chair morte de quelque créature lovecraftienne errant dans le cosmos et rongée de l'intérieur par mille autres monstruosités sans visage, Kolysanka Do Gwiazd n'a finalement de vert que l'imaginaire ctulhuien que font naître à l'esprit angoissé les tentacules humides et froids de ses compos guettées par l'appel du néant. En bref, on n'est pas là pour rigoler et c'est tant mieux !

Rabbit

26 commentaires:

  1. Moi ça m'évoque plutôt une grosse envie d'aller aux toilettes !!!!!

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    1. Euh ce genre de commentaires autant les garder pour toi non ? On a bien compris que tu n'étais pas souvent curieux de ce qui sort du rock à guitares, de la mélodie et du format chanson, pour autant pas la peine de dénigrer comme un ado coincé dans ses préjugés ce que tu ne parviens pas à appréhender (surtout qu'au vu de tes réactions à tout ce qui sort de ce cadre étroit depuis le début du jeu on t'imagine mal avoir écouté plus d'un demi-morceau avant de te prononcer... mais peut-être que je me trompe hein !).

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    2. (je précise que c'est dit sans animosité et que dans l'absolu j'apprécie qu'on commente même si l'on n'aime pas... mais quand ça ne laisse aucune place à l'argumentation je suis sceptique quant à l'utilité de la chose)

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    3. Prends-le pas mal... Quand on connait le personnage, ça ne surprend plus... Quelque part je trouve ça rassurant que Keith n'aime pas et l'exprime à sa manière. Je pense que certains genres musicaux sont hétérogènes même dans la manière dont les fans s'expriment... C'est souvent pénible... mais il faut bien reconnaitre que je ne suis pas le dernier à me moquer des Hard-rocker.

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    4. J'ai suffisamment l'habitude des forums et compagnie pour ne pas m'offusquer pour si peu je te rassure. Mais à un certain moment, commenter encore et encore quand on sait qu'on n'a aucune affinité pour ce qui sort de son pré carré et rien à apporter de constructif à la discussion, ça devient de l'exhib une peu vain et forcément ça agace.

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    5. C'est aussi le jeu, qui veut ça. En temps normal, quand je n'aime pas, je ne commente pas... mais là, grand jeu, oblige... quitte à laisser des commentaires légèrement désobligeant. C'est de bonne guerre! J'avoue que son commentaire m'a fait rire... comme les tiens sur son blog (même si moins désobligeant)

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  2. Oh la vache !...
    Dark Ambient, ouais...
    pas de doute...
    Ca doit pas rigoler tous les jours dans le studio...
    Ceci dit perso, j'ai accroché, normal...
    J'aime ce qui barre ailleurs et là je suis servi...
    le Eskimo des Residents a eu une moisson de graines disséminées sur la planète - même en Pologne ça pousse...

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  3. Vert, je sais pas ... Noir, oui!
    Contrairement à ce que disait l'autre ça (me) donne pas envie d'envahir lea Pologne...
    EWG

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  4. Ouille, me suis cogné dans le noir .. manque un peu trop de repères pour moi.

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  5. Tiens, je m'aventurerais bien dans ce noir inconnu, pour voir...

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  6. Bien joué! moi, j'accroche bien mais je manque de repère pour y percevoir de l'immaturité...

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  7. Je ne peux pas écouter mais vu la chronique, ça a l'air intéressant! Ce sera pour plus tard...

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  8. Ok, musique qui me glace le sang. Je vais éviter de l'écouter de nuit, j'ai l'imagination débordante à tendance terrifiée.
    En plein jour, accompagnée, c'est plus facile!

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  9. Arff, vert de gris..le pire c''est que j'adore ce son .

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  10. C'est fait pour glacer c'est certain ! Merci à toutes et tous pour les commentaires.

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  11. Ne connaissant pas l'oeuvre du bonhomme, je ne peux pas bien juger si c'est "trop vert". Ce que j'en ai écouter, ce serais plutôt le noir bien dark qui viendrait en couleur.
    Très dark-Ambient/Expérimental et noise comme musique. Je me plante peut être mais ça me fait penser un little à Leyland Kirby....ou Lee Gamble !!!
    La pochette me rappelle une série que j'avais commencé il y a quelques temps.
    Euh, avec une telle musique, évites peut être l'écoute avant de se coucher car gare aux cauchemars.
    A +

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  12. Pas tout à fait quand même, il manque la dimension rythmique de Lee Gamble, la sensibilité néo-classique de Leyland Kirby (qui a fait des trucs nettement plus électroniques aussi). Pas contre ça me fait penser à Cezary Gapik, The Revenant Sea, Cody Drasser, certains trucs de Final ou Gimu, pourquoi pas à Foie Gras qu'on avait interviewée récemment ou au dernier Chris Weeks qui est assez fabuleux... et puis à ce disque de David Tagg qui m'a beaucoup impressionné cette année et dont je parlais ici (mais c'est quand même d'une autre trempe tout ça) : http://www.indierockmag.com/article22497.html

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    1. Ça m'apprendra à vouloir comparer un artiste quand je n'ai que très peu écouté.
      Par contre, je suis intrigué. J'pourrais l'avoir via Dopbox ??? Merci d'avance.
      A demain, j'attend vivement ton choix !!!
      A +

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    2. Mince désolé, je ne l'ai écouté que sur Bandcamp ! En tout cas de bien bonnes références, surtout Leyland Kirby que j'apprécie beaucoup sous ses divers alias. On avait d'ailleurs chroniqué son dernier The Caretaker l'an passé : http://descendresalacave.blogspot.fr/2012/02/caretaker-patience-after-sebald.html

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  13. Encore une belle découverte, vous avez bien fait de vous inscrire!

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  14. Pas le temps de l'écouter pour le moment, mais ça m'intrigue, j'y reviendrai dans le weekend. Encore une fois, choix très personnel et d'autant plus intéressant, bravo ! A + :)

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  15. Merci ! Ravis d'avoir participé, en espérant que les thèmes de la prochaine fois nous donnent l'occasion de remettre ça (si quelqu'un demande un album pour siroter son martini sous les palmiers vous aurez compris qu'on est mal barré !).

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    1. Le prochain Philippe Katerine sera peut-être sorti... Si tu ne l'as pas vu je t'invite à regarder le clip de Sexy Cool, en buvant un martini ;)
      "Sexyyyy.... / Comme du Martiiiini / Sexy, Sexy, Sexyyyy"

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    2. Après réécoute, pas sûr qu'il dise du Martini, mais plutôt Dean Martin. Enfin bref, ce clip n'intéressera que moi, j'en suis sûr. Et le fait que j'éprouve régulièrement le besoin de le voir et de l'écouter révèle sans doute une névrose cachée, ou un mauvais goût assumé ;)

      Pour en revenir à la musique, je trouve cela très intéressant. Dans le genre "plein de gargouillis organiques, mais clinique", j'adore Confield, d'Autechre, même si bien plus accessible que le disque présenté ici.

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    3. Pas écouté le Katerine mais j'essaie d'arrêter, dans l'absolu c'est pas ma came du tout et pourtant certains morceau te collent au cerveau comme un vieux chewing-gum à ses sandales d'hippie-curien en toge. J'ai rien contre les passons inavouables mais surtout pas envie que Katerine en devienne une un jour !

      (sinon Confield j'adore aussi, un de mes préférés d'Autechre, pas le plus escarpé mais pas le plus accessible non plus quand même !)

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    4. C'est ça, il te colle au cerveau. Ceci dit, même si certains de ses derniers disques s'avèrent potaches, il y a de la réflexion derrière la plupart. Et puis ses premiers, moins déconnade, étaient excellents.

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