Pour être honnête, on ne savait pas grand chose sur Wizards Tell Lies avant cet entretien. On pensait même qu'il étaient trois... raté. Il faut dire que Matthew James Bower en connait un rayon en mystification, lui qui avait presque réussi à nous faire croire à son histoire de manifestations extra-terrestres en forêt documentées dans les années 70 par un certain Ezra Parker, anthropologue de son état. C'était en effet le pitch improbable - et pourtant irrémédiablement séduisant pour tout ancien aficionado d'X-Files qui se respecte - du flippant The Occurrence qui nous avait familiarisés l'an dernier avec les crossovers psychéliques, expressionnistes et volontiers macabres de ce projet marqué par les contes de fées noirs, le cinéma d'horreur et la littérature fantastique - voire SF avec le récent et passionnant The Failed Silence, second LP sur lequel l'Anglais revient amplement au fil de cette généreuse interview en sous-sol.
L'interview
Des Cendres à la Cave : Que trouve-t-on dans ta cave - ou dans l'endroit où ta musique prend corps ?
Matt Bower : Wizards Tell Lies est essentiellement un projet de studio post-produit. La musique et les sons sont enregistrés un peu partout et avec divers collaborateurs, mais tout cela prend forme dans une pièce, sur un ordinateur (comme une majeure partie de la musique aujourd'hui je pense). Le lieu est encombré d'objets qui, étant donné la nature de Wizards Tell Lies, ne sont pas tellement surprenants et peut-être même un peu cliché maintenant que j'y pense ! Les choses les plus intéressantes dans cet espace sont un modèle anatomique grandeur nature d'un squelette humain (crâne et torse) qui repose sur un pied de guitare, les objets que j'ai fabriqués pour le journal Premier Pli Issue 2 de First Fold Records, une peinture que j'ai faite à l'université d'une homme aidant un blessé par balle est accrochée au mur et quelques livres sur des sujets allant de l'alchimie ou du mysticisme à la théorie quantique sont empilés sur un bureau. Bien sûr il y a les instruments incontournables et autres sources sonores - guitares, percussions d'enfant, mini guitare, clavier, ordinateur, batterie électronique, platine portable, etc.
DCALC : Si tu devais associer ton morceau à une image, quelle serait-elle ?
Matt : Lorsque le premier CD de Wizards Tell Lies est sorti sur First Fold Records, ils voulaient que les musiciens personnalisent leurs propres digipacks. J'avais réalisé une illustration d'un jeune garçon dans un manteau rouge marchant dans la Forêt des Ténèbres que j'ai utilisée pour la pochette. J'essaie de garder cette image à l'esprit à chaque sortie de Wizards Tell Lies.
DCALC : Surnaturel et mystification présidaient l'an dernier au postulat de ton EP The Occurrence. Raconter des histoires et faire en sorte que les auditeurs y croient, ça fait partie de tes ambitions en tant que musicien ?
Matt : Absolument - c'était très amusant de faire une sorte d'album "concept". The Occurrence est venu du désir d'enregistrer une poignée de morceaux inscrits dans un certain univers avec une narration claire et des personnages (Ezra Parker, le 'Shiverling'). Que l'histoire derrière The Occurrence soit vraie ou non, ce n'est pas ce qui compte. Ce qui je pense est important, c'est que la musique vous emmène ailleurs pendant un moment et pour Wizards Tell Lies ça n'est pas forcément synonyme d'un endroit heureux. La musique peut évoquer ces histoires qui nous effrayaient étant enfants ou ces concepts de magie, d'épouvante ou d'horreur qui nous fascinent en tant qu'adultes. C'est peut être justement ce qui est excitant à propos de la musique. Ecouter Primus étant gamins et ces drôles de récits sur des pilotes de voitures de course ou des chats trop confiants, Tom Waits et son incroyable capacité à faire peur ou à vous troubler avec une histoire (What's He Building In There ? ou Children's Story), les scores pour des films comme The Fog de John Carpenter, Sunshine de Danny Boyle ou Orange Mécanique de Kubrick ont tous eu une influence sur ce désir de faire de la musique en tant que Wizards Tell Lies. Personnellement, j'aime le cinéma, les vieilles histoires d'horreur, les contes de fées et j'essaie de conserver un émerveillement d'enfant pour les lieux "magiques" - les forêts, la mer ou même l'espace. Je suppose que Wizards Tell Lies est mon moyen d'essayer de créer une narration musicale et d'évoquer certaines des images provenant de ces sources et de ces idées.
DCALC : Ton nouvel album The Failed Silence (en écoute intégrale plus bas) aborde des rivages encore plus contrastés que ses prédécesseurs, mêlant notamment dark ambient, électro minimale, noise tribale, post-rock gothique ou encore folk psychédélique, mais n'apparaît pas moins cohérent dans la progression de ses atmosphères. Avais-tu une ligne directrice, un concept en tête dès le départ ?
Matt : Je pense que ma façon d'aborder chaque nouvelle sortie de Wizards Tell Lies consiste à défier quelque chose de l'enregistrement précédent. Cela peut être la façon dont ça sonne, comment il a été enregistré, le temps passé à peaufiner et à jongler avec les morceaux, les personnes qui y participent, etc. Il y a quelques caractéristiques communes ici et là à toutes les sorties de Wizards Tell Lies, mais j'ose espérer qu'il n'y a pas de répétition d'idées ou de structures - c'est un projet difficile et c'est toujours un challenge mais je pense que si ça n'était pas le cas, on ne le ferait pas. Le "concept" pour The Failed Silence est venu de l'idée de s'imposer un hiatus forcé dans la composition. Ce qui de toute évidence n'est finalement pas arrivé ! Ça a donc été le premier élément - nous n'avions pas réussi à garder le silence ! L'idée suivante était que je voulais transporter les Wizards hors de la Forêt et les envoyer dans la mer et dans l'espace pour voir ce qui allait leur arriver dans ces contextes. En premier lieu, tandis que je construisais l'album, j'ai eu une image dans ma tête d'une mer noire comme du goudron avec des formes sombres d'horreurs inconnues se déplaçant sous la surface. C'est vraiment devenu une sorte de modèle pour l'ensemble du disque, de Paralysed We Slumped Into The Gloom Of The Consuming Waters à Another Of Nauture's Treacheries. Même les pistes qui avaient un cadre domestique (To Him Who Had Been et We Are In Your House) se devaient d'être empoisonnées par ces "horreurs qui se meuvent sous la surface". Rien de tel que d'amener l'horreur dans votre maison ! Cependant, aussi troublante que puisse être cette image, je voulais que l'album offre une certaine forme de rédemption et de paix à la fin. C'est de là que vient le morceau Anabioein. C'est un mot grec qui signifie "retour à la vie" et ça donnait la sensation d'être une façon primordiale et naturelle de terminer le disque. Cela semblait être une bonne manière d'apposer ma signature et de dire au revoir à l'album.
DCALC : Sur To Him Who Had Been, l'acteur anglais John Guilor récite un monologue narratif. Comment est née cette collaboration ?
Matt : J'avais écrit les paroles pour To Him Who Had Been et moi-même et mes collaborateurs habituels avions essayé de narrer le morceau, mais ça n'avait tout simplement pas la puissance qu'un acteur aurait pu apporter. Je suis entré en contact avec Iain Cash qui est un ami réalisateur et je lui a demandé s'il connaissait des acteurs qui pourraient vouloir le faire. Il a suggéré deux ou trois personnes et après avoir écouté leurs démos je me suis fixé sur John Guilor. Ça a été un tel plaisir de travailler avec lui - il comprend vraiment d'où vient Wizards Tell Lies et savait de quoi le morceau avait besoin. Sa voix a une grande autorité, du caractère et fonctionne tellement bien avec la musique. L'un des trucs cool à propos de John (en plus d'être un type vraiment sympa), c'est qu'il vient de travailler avec la BBC sur les parties reconstruites 3 et 4 du feuilleton de 1964 "Planet Of Giants" de la série Dr Who maintenant disponible en DVD où il joue le premier Docteur (interprété à l'origine par William Hartnell) - et il est génial là dedans. Je suis très fier de l'avoir sur cet album. Matteo Uggeri des expérimentateurs italiens Sparkle In Grey a également contribué à The Failed Silence. Il joue de la trompette sur To Him Who Had Been et Another Of Nature's Treacheries. J'ai été en contact avec lui depuis 2004 environ (je crois) et à nouveau, tout comme John, ça a été si facile de travailler avec lui et il a su ajouter le supplément de couleur et de texture que ces deux pistes nécessitaient. Il comprend totalement Wizards Tell Lies et je pense que construire ce genre de partenariats créatifs et amicaux est capital pour faire de la musique, de l'art ou quoi que ce soit d'autre. Avoir des gens qui comprennent ton art et veulent en faire partie, c'est un incroyable compliment.
DCALC : De la sombre forêt dans laquelle se déroulaient les effrayants évènements de The Occurrence aux avatars anthropomorphes (cerf, renard et hibou) auxquels tu t'identifies, on devine une certaine fascination pour le monde sauvage, qui se ressent également dans le caractère farouche et irréductible de ta musique. Ce retour aux émotions primales pour toi comme pour tes auditeurs est-il primordial pour Wizards Tell Lies ?
Matt : Oui, je pense que ça l'est. Ce que vous ressentez en étant seul dans une forêt la nuit, la nature magique et mystique des lieux que je mentionnais plus tôt (la mer, la forêt, l'espace) et les créatures ou les choses qui peuplent ces endroits sont des idées tellement excitantes et fascinantes. Les avatars sont en quelque sorte enracinés dans tout ça eux aussi - fortement influencés par le film
The Wicker Man. Il y a quelque chose d'assez terrifiant à propos des gens arborant des masques d'animaux dans un contexte horrifique. D'une certaine manière l'idée d'avoir ces trois avatars (Renard, Hibou et Cerf) maintient les choses dans un anonymat commode (jusqu'à un certain point), me permet de conserver une distance avec projet et m'offre des "personnages" avec lesquels jouer dans l'univers de
Wizards Tell Lies. Dans un sens,
Wizards Tell Lies pourrait être n'importe qui. C'est amusant. Il faut que ce soit amusant, et avec un nom comme
Wizards Tell Lies ça ne doit pas être pris trop au sérieux. Cela dit, je suis très sérieux au sujet de la musique et du projet dans son ensemble.
DCALC : On sait finalement peu de choses sur ton label First Fold Records, si ce n'est que l'on y retrouve régulièrement les collages épurés de Gareth Courage, qui a réalisé les pochettes expressionnistes de tes trois sorties. Peux-tu nous en dire plus sur tes rapports avec cette structure et son esthétique visuelle autant que musicale ?
Matt : First Fold Records a été mis en place par
Stuart Tonge (qui joue et enregistre en tant que
Papa November et moitié de
Pierre & Karlheinz) et il le dirige avec
Ben Sadler (membre du collectif artistique
Juneau Projects qui enregistre et joue sous le pseudo de
Them Use Them et constitue l'autre moitié de
Pierre & Karlheinz). Je travaillais avec Katy, la femme de Stuart (elle-même musicienne et artiste) il y a longtemps dans un magasin de disques et quand on a renoué contact des années plus tard, Stuart m'a demandé si je serais intéressé pour sortir un EP ou un album via First Fold. J'ai sauté sur l'occasion et nous travaillons ensemble depuis. L'idée derrière First Fold est celle d'un colectif d'artistes et de musiciens enthousiastes à propos de la musique et des arts visuels.
Gareth Courage est un élément clé de tout ça et son art est une composante forte de la présence de First Fold. Sans la foi et les encouragements de First Fold envers ce que fait
Wizards Tell Lies, rien ne serait sans doute jamais arrivé. Je les en remercie énormément - cette interview n'aurait certainement jamais eu lieu si tu n'avais pas entendu
The Occurrence et le fait d'avoir de grandes opportunités comme la possibilité de contribuer à la compilation
Transmissions From The Heart Of Darkness est né de cette relation avec First Fold Records et de pouvoir sortir ma musique. C'est un groupe de personnes génial et c'est un véritable honneur de pouvoir contribuer à leur production, qu'il s'agisse de musique ou visuels - cela me donne une incroyable impulsion créative pour me surpasser et faire le meilleur truc que je puisse faire à un moment donné, et pour tout ça le label m'est très précieux.
DCALC : Ta veillée de fin du monde, tu comptes la passer comment ?
Matt : Avec ma famille à rigoler en écoutant de vieux disques d'exotica. Il se pourrait même que je prenne une bière.
DCALC : Et si on en réchappe, quels sont tes plans pour 2013 ?
Matt : Désolé de décevoir les accros aux prophéties mayas, mais le monde va continuer d'exister et demeurer un endroit fascinant et stimulant. Je compte poursuivre ma recherche de la magie partout où elle peut être et si tout va bien sortir un autre disque de Wizards Tell Lies.
Le cadeau de Wizards Tell Lies
Comme vous avez pu le constater plus haut à l'écoute des démos de
The Failed Silence, la musique de
Wizards Tell Lies peut être étonnamment limpide ou au contraire particulièrement nébuleuse et brute de décoffrage. C'est le cas de cette version live de
The Occupant enregistrée en répétition et qui en rajoute une couche dans le krautrock noisy et saturé par rapport à l'original déjà bien tribal et ténébreux qui venait clore l'an dernier
le premier LP éponyme du projet, un sample de la chanson de
Linda Scott I've Told Every Little Star hantée par
Angelo Badalamenti sur la BO de
Mulholland Drive ajoutant encore à la désorientation. Et tout ça bien évidemment pour patienter jusqu'à la sortie de notre compilation dont
Matt Bower a signe à n'en pas douter l'un de sommets avec
The Hex Of Ezra, épique et insidieux à la fois.
Quelques liens
- chronique de l'EP
The Occurrence sur IRM
Version originale
Des Cendres à la Cave : What can one find in your basement - or wherever your music takes shape ?
Matt : Wizards Tell Lies is essentially a post-produced studio project. The music and sounds are recorded all over the place and with various contributors but it takes shape in one room, on a computer (as I expect most music does these days). The space is littered with stuff that, given the nature of Wizards Tell Lies, is not that surprising and perhaps a bit cliched now I think about it ! The most interesting things in this space are a life-size anatomical model of a human skeleton (skull and torso) which is supported on a guitar stand, the objects I made for First Fold Records' Premier Pli Issue 2 journal, a painting I did at University of a man helping a victim who has been shot hangs on the wall and a few books with subjects ranging from alchemy and mysticism to quantum theory are piled on a desk. Of course there are the obligatory instruments and sound sources - guitars, children's percussion instruments, kids guitar, keyboard, computer, drum pad, portable record deck etc.
DCALC : If you had to associate your track to an image, what would it be ?
Matt : When the first Wizards Tell Lies CD was released on First Fold Records they would get the musicians on their roster to customise their own digi-paks. I had done an illustration of a young boy in a red coat walking into the Forest of Dark which I used on the cover. I try to keep that image in mind with each Wizards Tell Lies release.
DCALC : Occult and mystification gave direction last year to your EP The Occurrence. To tell stories and make the audience believe in it, is it part of your ambitions as a musician ?
Matt : Absolutely - it was great fun to do a kind of 'concept' record. The Occurrence came from a desire to record a bunch of tracks set in one universe with a clear narrative and with characters (Ezra Parker, 'The Shiverling'). Whether the story behind The Occurrence is true or not I don't think that matters. What I think is important is that music takes you somewhere else for a while and for Wizards Tell Lies it doesn't have to be a happy place. Music can evoke those stories that scared us as children or those concepts of magic, hauntings or horror that fascinate us as adults. That can be what is exciting about music. Listening to Primus as a kid and those funny narratives about race car drivers or over-confident cats, Tom Waits' incredible ability to scare or unnerve you with a story (What's He Building In There ? or Children's Story), scores for films like John Carpenter's The Fog, Danny Boyle's Sunshine, Kubrick's A Clockwork Orange are all influential on the desire to make music as Wizards Tell Lies. For me personally I love film, old horror stories, fairy tales and try to retain a childlike wonder of 'magic' places - forests, the sea and even outer space. I suppose that Wizards Tell Lies is a way of trying to create an audio narrative and conjure some of those images from those sources and ideas.
DCALC : Your new album The Failed Silence takes us to more contrasted places than its predecessors, mixing dark ambient, minimal electronics, tribal noise, gothic post-rock or psychedelic folk, but appears just as consistent in the growth of its general atmosphere. Did you have a guideline, a concept in mind from the very beginning ?
Matt : I think the way I approach each new Wizards Tell Lies release is to challenge something about the previous record. This could be the way it sounds, how it was recorded, how much time is spent tweaking and fiddling with the tracks, who takes part etc. There a few little signatures here and there across all the Wizards Tell Lies releases but I hope there is no repetition of ideas or structures - it is a tough project and is always a challenge and I think that if it wasn't, we wouldn't be doing it. The 'concept' for The Failed Silence came from an idea about imposing a forced hiatus on the music making. That obviously just didn't happen ! So that was the first part - we failed to remain silent ! The next idea was that I wanted to move the Wizards out of the Forest and send them out to sea and outer space and see what would happen to them in those contexts. Primarily I had an image in my head of a black tar-like sea with dark shapes of unknown horrors moving beneath its surface while constructing the album. This became a sort of template for the whole record really from Paralysed We Slumped Into The Gloom Of The Consuming Waters to Another Of Nauture's Treacheries. Even the tracks that had a domestic setting (To Him Who Had Been and We Are In Your House) had to be plagued by these 'horrors that move beneath the surface'. Nothing quite like bringing the horror into your home ! However unnerving that image is I wanted the record to offer some redemption and peace at the end. This is where the track Anabioein comes from. 'Anabioein' is a Greek word which means 'return to life' and this felt like an important and natural way to end the album. It seemed like a good way of signing off and saying 'bye' to the record.
DCALC : On To Him Who Had Been, English actor John Guilor recites a narrative monologue. How did this collaboration happen ?
Matt : I had written the words for To Him Who Had Been and myself and my usual collaborators had tried to narrate the track but it just didn't have the power that an actor could bring to it. I got in touch with Iain Cash who is a director friend of mine and asked if he knew any actors who would want to do it. He suggested two or three people and after listening to their demos I settled on John Guilor. It was such a pleasure working with him - he understands where Wizards Tell Lies is coming from and knew what the track needed. His voice has great authority and character and works so well with the music. One of the cool things about John (apart from being a really nice bloke) is that he has just been working with the BBC on the reconstructed parts 3 & 4 of the 1964 Dr Who serial 'Planet Of Giants' which is now available on DVD where he plays the 1st Doctor (originally played by William Hartnell) - and he is brilliant at it. Very proud to have him on this album. Matteo Uggeri from Italian experimentalists Sparkle In Grey also contributed to The Failed Silence. He played trumpet on To Him Who Had Been and Another Of Nature's Treacheries. I have been in contact with him since about 2004 (I think) and again, like John, he was so easy to work with and added the extra colour and texture that those two tracks required. He totally understands Wizards Tell Lies and I think that building these creative partnerships and friendships is so important to making music, art or whatever. Having people understand it and want to be part of it is an incredible compliment.
DCALC : From the dark forest in which took place the frightening events of The Occurrence to the anthropomorphic avatars (a hart, a fox and an owl) that you identify yourself to, you seem to have a fascination for the wild, which also reflects in the indomitable character of your music. This kind of return to "primal emotions" for you and your listeners, is it important for Wizards Tell Lies ?
Matt : Yes I think it is. That feeling you get by being in a forest on your own at night, the mystical and magic nature of the places I mentioned before (the sea, the forest, outer space) and the creatures or things that inhabit those places are such fascinating and exciting ideas. The avatars are kind of grounded in all that too - heavily influenced by
The Wicker Man. There is something quite terrifying about people in animal masks in a horror context. In a way the idea of having these three avatars (Fox, Owl and Hart) keeps things nicely anonymous (up to a point) and enables me to have distance from the project and gives me 'characters' to play within the
Wizards Tell Lies world. In a sense,
Wizards Tell Lies could be anyone. This is fun. It has to be fun, and with a name like
Wizards Tell Lies it can't be taken too seriously. Having said that, I am very serious about the music and the project as a whole.
DCALC : We don't know much about your label First Fold Records, except that it often features the refined collages of Gareth Courage, who made the expressionist covers of your three releases. Can you tell us more about your relationship with this structure's visual and musical aesthetics ?
Matt : First Fold Records was set up by
Stuart Tonge (who performs and records as
Papa November and one half of
Pierre & Karlheinz) and he runs it with
Ben Sadler (who records and performs as
Them Use Them and the other half of
Pierre & Karlheinz and is part of art group
Juneau Projects). I used to work with Stuart's wife Katy (a musician and artist in her own right) years ago in a record shop and when we got back in touch many years later, Stuart asked if I would like to put an EP or album out through First Fold. I jumped at the chance and we have been working together ever since. The idea behind First Fold is that it is a collective of artists and musicians who are enthusiastic about making music and visual art.
Gareth Courage is a key part of that and his art is such a strong element of First Fold's presence. Without First Fold's belief and encouragement in what
Wizards Tell Lies is doing it probably would never have happened. I have them to thank for a lot - this interview definitely wouldn't have happened if you hadn't heard
The Occurrence and having great opportunities like being able to contribute to
Transmissions From The Heart Of Darkness is born from that relationship with First Fold Records and getting the music out there. They are a great group of people and it is a real honour being able to contribute to their output, be it music or visuals - it gives me an incredible creative drive to challenge myself and make the best stuff I can at any given time, and because of that it is very valuable.
DCALC : How are you going to spend your end of the world eve ?
Matt : With my family and have a laugh while listening to old exotica records. Might even have a beer.
DCALC : And if one survives, what are your plans for 2013 ?
Matt : Sorry to disappoint those believers in Mayan prophecies but the world will continue and remain a fascinating and challenging place. I will keep looking for magic wherever it may be and hopefully get another Wizards Tell Lies record out.
Propos recueillis par Rabbit