samedi 17 novembre 2012

Interview from the heart of darkness : 2/ VNDL


Après le cador Access To Arasaka, au tour de la jeune garde de l'IDM de s'inviter sur notre compilation et de se faire entendre par l'intermédiaire du Montréalais VNDL qui côtoyait justement le New-Yorkais dès Something For Someone, premier EP aux allures de fulgurante révélation sorti l'hiver dernier chez Abstrakt Reflections. Une révélation qui n'aura pas mis bien longtemps à porter ses fruits, puisque le jeune beatmaker - si l'on peut encore qualifier ainsi ce féru d'expérimentation déstructurée peu à peu aspiré par les sphères drone ambient - publie désormais chez Hymen Records, sous-label d'Ant-Zen et maison emblématique du renouveau de l'IDM durant la dernière décennie au même titre que Tympanik Audio, n5MD ou encore Ad Noiseam. C'est bien simple, de compilations en collaborations, le nom de Philippe Vandal est désormais sur toutes les lèvres dans les milieux autorisés, et ses modèles d'hier à l'instar de Pleq, Nebulo, offthesky ou encore Frank Riggio figurent aujourd'hui au générique des sorties du Canadien. L'occasion de teaser un peu puisque trois de ces incontournables apparaîtront également à notre tracklisting... mais n'en disons pas plus pour le moment, il est l'heure de laisser la parole à VNDL qui nous a même fait l'honneur d'un inédit en fin d'interview, une avant-première rien que pour nos lecteurs !



L'interview

- Des Cendres à la Cave : Que trouve-t-on dans ta cave - ou dans l'endroit où ta musique prend corps ?
Philippe Vandal : Je crée ma musique dans ma chambre, ma toute petite chambre. Mon lit se range dans un meuble et mon bureau a été fait sur mesure pour ne pas que je perde d'espace. Remplie de livres, de vinyles, de disques compacts, de guitares, de contrôleurs midi, d'affiches de concerts divers, une vraie grotte. Juste assez de lumière pour être éclairé. L'ambiance y est chaleureuse. Quand je me perds la nuit dans mes expérimentations sonores, je ne fais que glisser de ma chaise d'ordi pour tomber dans mon lit quand le sommeil m'appelle.

- DCALC : Si tu devais associer ton morceau pour la compil' à une image, quelle serait-elle ?

Philippe : Visuellement, Plateforme serait interprété par une plage métallique.

- DCALC : On t'a déjà croisé chez Executive.netlabel et Abstrakt Reflections, ou encore Someone Records, Sociopath et Gradient Audio pour des compilations, as-tu des affinités particulières avec les netlabels, leur éthique ou leur relationnel ?

Philippe : J'adore les netlabels puisque c'est gratuit, facile d'accès, et sans prétention.

- DCALC : Ton premier LP Gahrena: Paysages Électriques est sorti chez Hymen, l'un des labels les plus prestigieux qui soient lorsqu'on en vient à l'IDM. Comment est-ce arrivé ?


Philippe : Mon histoire avec Hymen Records est l'histoire rêvée de tout jeune producteur, je crois. J'ai tout simplement envoyé un lien soundcloud de mon morceau Something For Someone de ma première sortie sur Abstrakt Reflections au propriétaire d'Hymen, Stefan Alt. J'ai ensuite été très surpris de sa réponse, qui était une proposition de sortir un album avec eux, du style que je voulais. Stefan a vraiment trippé sur ce morceau. En effet je suis toujours aussi surpris d'avoir sorti sur ce label légendaire, et encore plus surpris de sortir une suite aux Paysages Électriques. A ce moment, j'étais très immature côté création musicale, et pourtant j'ai été capable de proposer mon plus bel accomplissement.

- DCALC : Sur cet album, tu sembles peu à peu t'éloigner du beatmaking au sens strict pour aborder des rivages plus ambient et texturés, quasiment dénués de rythmiques. Était-ce le fait de ton inspiration du moment ou d'une évolution souhaitée pour ta musique, qu'on a toujours connue très déstructurée ?

Philippe : J'ai voulu me détacher de la musique synthétique qui peut se retrouver sur certains morceaux de Something For Someone pour aller chercher un côté plus organique et aussi plus personnel. En effet, cet album ne se nomme pas Paysages Électriques pour rien. Il a été aussi question d'inspiration : Access to Arasaka m'avait complètement bouleversé à l'époque de Something For Someone mais je suis ensuite tombé sur Nebulo, offthesky et Pleq, qui eux ont une sonorité plus organique, une certaine chaleur humaine dans leurs idées. J'ai toujours eu un faible pour des morceaux qui ne respectent aucune étiquette mélodique, rythmique, ou même structure globale des idées du morceau. VNDL restera donc... dur à écouter puisque je travaille surtout avec la chance, le chaos ainsi que des expérimentations.


- DCALC : Ta veillée de fin du monde, tu comptes la passer comment ?

Philippe : Je mixe dans une party de la fin du monde justement, mais sans commentaire.

- DCALC : Et si on en réchappe, quels sont tes plans pour 2013 ?

Philippe : Pour 2013 la suite de Gahrena: Paysages Électriques, soit Gahrena: Structures. J'ai beaucoup de projets de collaboration par exemple avec Nebulo, Woulg, Qebrus et bien d'autres. Je suis en train de travailler sur un EP conceptuel pour la maison de disque montréalaise Camomille, ainsi que mon second EP sur Abstrakt Reflections. De plus je vais travailler sur un album qui sortira peut-être sur un label français que je ne peux nommer pour l'instant, mais qui publiera d'ici peu une compilation assez spectaculaire. Sinon un projet audio visuel avec deux amis qui prendra la forme d'un court ou moyen métrage. Évidemment, je ne tiens pas compte des projets qui me viendront à l'esprit en 2013 !




Le cadeau de VNDL

Philippe nous parlait d'un EP à paraître chez Camomille dans le courant de l'année prochaine, Rencontre Nocturne en fait justement partie, petit cadeau du Québecois pour vous aider à patienter jusqu'à l'arrivée de l'étrange et surprenant Plateforme sur notre compilation. Un morceau versatile et d'autant plus fascinant avec son changement d'atmosphère digne des surgissements fantasmatiques de David Lynch, qui voit la guitare en suspension de la première partie s'effacer devant les suintements grouillants et ténébreux d'une réalité occultée :




Quelques liens

- chroniques de l'EP Something For Someone (2011) sur IRM et Chroniques Électroniques
- streaming et chronique de l'EP Triptyque (2012) sur IRM

Propos recueillis par Rabbit

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