samedi 30 novembre 2013

Strië - Õthul


Date de sortie : 16 avril 2012 | Label : Time Released Sound


Sur le thème "FASTER PUSSYCAT KILL KILL ! - des filles qui en ont…" du Grand Jeu Sans Frontières des Blogueurs Mangeurs de Disques- deuxième partie.


Même si on ne s’attardera pas sur la question, on ne le dira jamais assez : faire de la musique ne rime pas avec virilité. L’intitulé de ce thème fait donc grincer des dents, particulièrement lorsque l’on a l’audace d’avoir un utérus et d’aimer la musique. Histoire d’en prendre pleinement le contre-pied, vous qui vous attendiez peut-être à un disque énervé, puissant ou sauvage, aurez droit à de l’ambient crépusculaire. De rien, c’est la maison qui offre.


Iden Reinhart aka Strië est une musicienne norvégienne, auteure de deux albums, Sléptis sorti sur Soundscaping Records et Õthul sur Time Released Sound sur lequel on revient aujourd’hui. Elle est connue également pour ses collaborations avec Greg Haines et Eric K. Skodvin, qu’elle accompagne au violon respectivement sur Digressions et Flare, et pour sa participation au passionnant Alvaret Ensemble.

Sorti en avril 2012, Õthul s’inscrit dans un temps nocturne, l’abstraction est de mise et l’heure point donnée, mais un disque pareil ne peut investir aussi justement d’autres espaces que la nuit, déployant avec la même noirceur son enveloppe caressante. Entre sa tension dramatique et la majesté de ses cordes, on plonge dans l’album avec Hällilaul comme on pénétrerait un brouillard chaud, criblé seulement de murmures et d’envols de clarinette. Le titre vaut à lui seul l’immersion. La suite se garde de diffuser la même chaleur opaque, pour mener l’oreille vers des recoins lugubres, où le violon laisse planer l’angoisse, sur laquelle le piano rebondit et objecte une phrase apaisante (Arabesque). Le triptyque søvn I, II et III, intercalé entre plusieurs titres, prend une forme dépouillée qui se densifie en progressant et qui parfois suggère d’infimes éléments de jazz, tandis que Lost In Between achève de brouiller les pistes en s’adonnant à quatre minutes puissamment abstraites et atonales.

Forgé dans une étoffe néo-classique, l’ambient de Strië donne lieu à des escapades noirâtres, orchestrales et farouches.
Beau et mortellement obscur.

Manolito

4 commentaires:

  1. C'est sublime ça... néo-classique profond, texture "Denovali"... puis le corbeau sur la pochette me ramène trop au Silver Mt Zion pochette rouge.
    Merci pour ce crépuscule.

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  2. Au moins je suis sur de trouver de l ambiance chez toi, et c'est pas pour me deplaire, m^rmr si mon inculture sur ce sujet me pèse. Merci pour tes éclairages (sombres)

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  3. Hello.
    On est nombreux à avoir tiqué sur les filles "qui en ont" tu l'auras remarqué...
    Bon là je nage dans l'inconnu, je me régale de ce name-dropping totalement exotique mais j'ai du mal avec ce genre de truc.
    Mais c'est le voyage assuré à chaque fois que je passe dans le coin, cool !
    EWG

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  4. Merci Manolito, magnifiques ces quatre morceaux...

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