Date de sortie : 17 novembre 2014 | Label : Our Circula Sound
Tout comme Stroboscopic Artefacts, Our Circula Sound se fait plutôt timide pour ce qui est des sorties longs formats. Et c'est peu dire, puisque depuis 2010 (lancement du label, par un certain Sigha, pas forcément méconnu du bataillon...), aucun LP n'a vu le jour, face à pas moins d'une douzaine d'EPs. Exception faite depuis ce mois de novembre avec le nouveau venu In Silent Series, qui laisse une fois de plus la parole à Positive Centre, cette fois via long format et qui espérons-le, se fera l'éclaireur d'autres releases de cet acabit. Mike Jefford est un accoutumé du label, puisque toutes ses sorties connues y sont référencées. Inutile de préciser alors que si vous ne suivez pas l'actualité de OCS, il y a peu de chances que vous connaissiez le type.
En l'espace de seulement trois sorties dispatchées sur une période d'un an, l'Allemand réussit à imposer un style relativement unique, subtil, produit d'une techno allégée en bpm, de brutalité maîtrisée et de joyeusetés en tout genre. Le schéma est on ne peut plus simple, cet album n'est pas pensé pour déchirer un dancefloor. Force est de constater qu'il se revendique plus comme le prêcheur d'un combat intérieur, personnel et viscéral, parfois simplissime mais radicalement efficace (le très impressionnant et épuré Become the Surface) ou bien drogué à grands coups de drones très justement arrangés (à certains moments outrageusement pesants d'ailleurs, mais c'est ça qu'on aime). Le genre de sauce épaisse aux nuances de couleurs limitées qui se tâte à bifurquer une bonne fois pour toutes vers le noir pur et dur. Mais là n'est pas vraiment la question, aussi juste et ahurissante cette obscurité soit-elle.
Le caractère résolument dark et "aventureux" de cette techno à laquelle on nous habitue depuis pas mal d'années déjà ne défini en rien l'empreinte que laisse Positive Centre derrière lui. Il semblerait que le bonhomme ait eu l'intelligence de ne s'inspirer que du meilleur des sorties actuelles pour accoucher d'un objet étonnement narratif sous ses grands airs de pachyderme en mutation constante. Une dynamique répétitive remise en question au fil des morceaux, ces derniers étant en définitive relativement contrastés compte-tenu du style.
À n'en pas douter, James Shaw a parié sur le bon cheval pour inaugurer le premier long format de sa structure. Un premier essai qui frôle l'excellence, né des mains d'un orfèvre dont on espère une reconnaissance rapide. Au vu des fréquentations de Mike Jefford (qui dit Sigha dit Shifted notamment), il y a fort à parier que ce dernier se fraye un chemin assez aisément parmi une foule de producteurs "émergents" pour lesquels la techno est devenu un terrain d'expérimentation à part entière (on pense alors à SHXCXCHCXSH, Eomac, Ulwhednar chez Northern Electronics...) tant ce qu'il a à nous offrir bouscule les dictats du genre. Nous n'avions pas réellement de craintes quant à l'annonce de cette sortie, pour autant la claque n'en est pas moins sévère.
inoui
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