mercredi 26 février 2014

Veuve S.S. - O​.​P​.​L​.​T. & O​.​S​.​C. 7" E. P.


 Date de sortie : 14 février 2014 | Label : Echo Canyon Records (entre autres)

Sombre et malsain, renfrogné et mal peigné. Une entame massive et martelée puis hachée menue, cette même dynamique maintenue sur les cinq premiers titres. Une voix dégueulée, arrachée par-dessus tandis que les soubassements ferraillent vraiment dur. Veuve S.S., c'est avant tout du punk aux accents crust et aux titres avenants : Creuse !, Shlass, Le Vieux Monde, ce genre. Un brin nihiliste, souvent désespéré, bien noir et tout le temps glauque. Mais Veuve S.S., c'est aussi du hardcore, ça file à la vitesse de l'éclair et ça tabasse méchamment la moindre parcelle de silence : très dense, on a du mal à déterminer les phrases bien que leur portée ne fasse aucun doute. Pour l'aéré, le guilleret et l'optimisme, c'est ailleurs que ça se passe. Ici, on aime entendre Veuve S.S. cracher ses tripes et expulser ses miasmes le temps de Poumon/Cancer le bien nommé, en renfort de ces deux mots répétés à l'envie. Après ces cinq titres courts, urgents et disloqués (les ralentissements font aussi mal que l'attaque frontale), le groupe balance les huit minutes de ⌁ et c'est là que l'on se dit que l'on tient vraiment quelque chose. 

Pourquoi terminer cet E.P. par une longue plage de bruit blanc ? Remplissage ? Tentative un peu vaine de sonner singulier ? Pas du tout, on en est loin. Quand on joue à ce point serré et cabossé, on ne s'embête pas à allonger les minutes. En outre, on voit bien que Veuve S.S. a pris un soin particulier à faire d'O​.​P​.​L​.​T. & O​.​S​.​C. quelque chose de bien achalandé. Il y a une vraie personnalité là-derrière et les morceaux s'imbriquent parfaitement dans le tout. On les voit mal saccager tout ça en un seul titre. Non, permet sans nulle doute de mettre en exergue le reste, il permet aussi de rentrer à l'intérieur de soi : non content de faire mal physiquement, il faut aussi qu'ils envahissent la boîte crânienne. Bref, Veuve S.S. est une vraie saleté extrêmement virulente. Ils avaient déjà fait le coup en débutant Viscères E.P. par un sillon fermé (un peu comme les lock groove en clôture des faces d'un vinyle, pourquoi pas après tout en balancer un au début ?) qui poussait l'auditeur à placer le bras au début de la plage suivante s'il voulait écouter la suite. Autrement dit, ce long morceau semble bien faire partie de leur ADN : Veuve S.S., c'est ça aussi. Ce n'est pas quelque chose de bas du front qui maintient les potards invariablement dans le rouge, c'est aussi varié et recherché.

Pour le reste, on ne sait pas grand chose du groupe si ce n'est qu'ils sont lyonnais, qu'ils sont quatre, qu'ils sont tous impliqués ailleurs (Overmars, 12XU, Moms On Meth, Morse, ...)  et que l'on espère voir un jour leur beau bordel remplir un long format bien que celui de l'E.P. leur siée parfaitement.

Pan, t'es mort.
leoluce


1 commentaire:

  1. Même pas peur!
    Pas sûr pour la musique ..mais aucun doute sur la chronique, excellente comme d'hab.
    Allez je vais mourir

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