En attendant le bilan commun - et commenté - des contributeurs de ce blog, voici déjà ma sélection toute personnelle et brute de décoffrage au rayon des musiques sombres et singulières que ces pages aiment à vous faire arpenter. Des liens vers les avis que j'ai pu donner ici ou ailleurs sur les disques en question, quelques lecteurs Bandcamp pour jeter une oreille dans la mesure du possible (car à moins d'être abêti par son audiophilie convulsive ou de compter sur les envois promo et les gros médias pour limiter son champ d'intérêt, Bandcamp restait le plus beau moyen de découvrir des disques aventureux en 2013), et trois adjectifs à chaque fois, non pas pour cerner l'univers de l'album (il en faudrait bien plus et ça viendra si ce n'est pas déjà fait) mais plutôt donner une idée de ce qu'il m'a plu à son écoute, en espérant que votre curiosité fera le reste !
Oppressant, opaque, allégorique.
2. Autechre - Exai (+ L-event)
Labyrinthique, instable, anxieux.
Équilibriste, libertaire, capiteux.
Apocalyptique, malsain, désespéré.
Fantomatique, cryptique, déliquescent.
Onirique, embrumé, habité.
7. Cindytalk - A Life Is Everywhere
Sismique, strident, scintillant.
Frénétique, abyssal, lancinant.
Abrasif, futuriste, assourdissant.
10. Phonal - Pinspor
Abstrait, fugace, mutant.
11. The Heliocentrics - 13 Degrees Of Reality
Psychotrope, groovesque, vénéneux.
12. Greg Haines - Where We Were
Polyrythmique, évocateur, introspectif.
Epileptique, flamboyant, plombé.
Cyclonique, insidieux, barbelé.
15. The Body - Christs, Redeemers
Damné, doomesque, torturé.
Organique, foisonant, emphatique.
Homérique, écrasant, bouillonnant.
Magnétique, esotérique, ambivalent.
Impressionniste, liquéfié, vaporeux.
20. Olan Mill - Hiraeth
Céleste, olympien, poignant.
Mortifère, glaçant, désincarné.
Élégiaque, tragique, virevoltant.
Radiant, majestueux, lyrique.
Cafardeux, délicat, inquiétant.
Spirituel, cosmogonique, ascensionnel.
Imposant, livide, orageux.
Halluciné, grésillant, angoissé.
28. Barn Owl - V
Fantasmagorique, nocturne, erratique.
Malfaisant, martial, schizophrénique.
30. Pharmakon - Abandon
Névrotique, asphyxiant, vociférant.
Franchement, je ne comprends pas. Je trouve le son généralement très bon sur Bandcamp. Certes, je n'en ai pas acheté beaucoup, mais ceux que j'ai acheté et ceux qui étaient en téléchargement libre, en flac, le son était parfait, souvent meilleur que ceux que j'ai acheté en cd. Je me considère comme un audiophile dans la mesure où je considère la question du son comme primordiale. Après peut-être qu'entre audiophiles nous ne sommes pas tous d'accord... Je trouve que le son brut d'un instrument en direct dans de bonne condition acoustique est plus vivant et naturel et donc préférable que le son édulcoré et mis au goût du jour par un producteur de génie. Cependant, je reste nominaliste, je juge du son au cas par cas.
RépondreSupprimerMerci encore pour cette séquence rattrapage qui justifie les tops.
Ah mais moi je suis complètement d'accord avec toi... c'est juste pas ce qu'on lit chez d'autres ! Enfin, entre se prétendre audiophile et trouver des excuse à sa posture élitiste il n'y a souvent qu'un pas...
SupprimerLa posture élitiste concernant les disques est légitime... Un top est forcément élitiste. Ton top ne cherche pas à défendre les petits artistes contre les gros mais à valoriser les meilleurs artistes quel qu’il soit. Seulement nous ne sommes pas toujours conscient d'une sorte d'effet placebo qui vient malgré nous se surajouter au disque et qui vient en augmenter l'efficacité. Par exemple, le simple fait de savoir qu'un artiste a été adoubé par John Zorn suffit à augmenter considérablement le plaisir que j'ai à l'écouter (ça marche même avec Merzbow). Pour certain c'est le fait d'être signé par tel ou tel label et qu'il soit édité sur tel ou tel support, qu'il soit déjà connu et reconnu d'une manière ou d'une autre. Le fait que sur Bandcamp, tout le monde soit logé à la même enseigne est très troublant. C'est un peu perturbant comme un médicament générique qui serait moins efficace à cause du prix moindre et de sa présentation moins design. Le plus étonnant, c'est que le fait de le savoir ne change rien à l'affaire. Ce n'est donc pas une posture ou un choix mais un effet de nos croyances plus ou moins irrationnelles et sur lesquelles nous avons difficilement prises.
SupprimerTrès franchement je ne pense plus subir ce genre d'influences aujourd'hui... cette année par exemple je suis passé par un peu tout : immenses déceptions ou grosses classes d'artistes ou labels de chevet, coups de coeur sur des disques ultra-médiatisés ou complètement obscurs, reçus en CD et martelés de promo par le label ou autoproduits découverts en fouinant sur Bandcamp... je n'ai plus le culte de quoi que ce soit comme ça pouvait être le cas il y a quelques années, suffisamment d'albums m'emballent pour que seule la musique compte (et souvent la première impression qui chez moi est presque toujours celle qui perdure, je ne vais pas "redonner sa chance" à un disque sous prétexte que tout le monde en dit du bien ou même parce que je suis le groupe depuis longtemps, trop d'autres choses à découvrir).
SupprimerJ'ai également une grande pratique du tri depuis des années... c'est ma principale influence.. même si elle n'est pas infaillible... Tu l'as écouté le Mika Vainio & Joachim Nordwall (2013) dont il est question chez Charlu?
SupprimerAh non pas encore !
SupprimerContent que tout ça t'ait plu déjà !
RépondreSupprimerJe viens de lire votre débat, c'est très pertinent et intéressant.
RépondreSupprimerPersonnellement n'ayant pas votre culture pointue sur ces esthétiques musicales qui sont l’apanage de vos blogs respectifs voilà comment je me positionne selon le temps et l'humeur à l'écoute de certains albums, quand le temps ou plus encore l'envie me prend de partir à la découverte...
1/ Je ne néglige jamais l’aspect prod car je pense que dans ce domaine la prod fait partie intégrante de l'espace créatif et on ne peut la considérer à part ou à coté. Donc le rendu acoustique (même en électronique pure) ou du moins sonore de ces albums est à mon sens intrinsèquement et délibérément du fait et du choix des artistes - qui d'ailleurs souvent sont également les prods de leurs œuvres. En dissociant on s'égare, en associant on saisit l'essence du truc.
Après à chacun de choisir.
2/ Je m'attache tant que possible à avoir une écoute avant tout musicale... pas analytique type forme, harmonie ou autre, car là aussi peu importe... ce n'est pas le propos musical ici. On est hors sentiers d'écoute référentiels alors je me fie à "l'intention" et à ce qui m’apparaît comme la crédibilité de celle ci.
Une sorte d'écoute qui, pour subjective qu'elle est, m'évite de tomber dans le piège matos, prod, spatialisation, techniques d'enregistrement, etc... et tente de me briser mes réflexes sommaires pour me positionner en simple voyageur, en mode découverte et apte à la sensation.
3/ Je vais adorer, de fait, je vais zapper pour revenir, je vais m'interroger et chercher à trouver réponse dans telle ou telle idée, tel ou tel fait sonore, etc...
Ce que je vais rejeter c'est l'attrait du gadget, la mise en avant du besoin superficiel d'électronique à tout prix quand la musique parlerait d'elle même sans artifices qui apparaissent comme kiff superficiel et n'apportent rien à la substance du propos musical.
J'ai encore peu de recul et ces esthétiques n'étant pas de ma génération, je reste attentif et vigilent, mais je veux avant tout rester à la base d'une première écoute, instinctif.
Le reste vient après, parfois pendant, car il est des réflexes auxquels se soustraire est presque impossible, mais c'est justement une fois que je suis entré en la musique par le plaisir que l'autre plaisir est de creuser, car, en tant qu'enseignant tout cela me guette au tournant et je me dois de prendre en compte ces mouvements artistiques, en les considérant mais aussi en les défendant et les encourageant. En les comprenant...
Bref, je m’éduque et croyez bien que vos blogs respectifs m'aident pour ce faire.
D'une part car la pléthore de productions chroniquées est une immense bibliothèque audiophile dans laquelle le choix n'est qu'embarras positif.
D'autre part car vos articles ou billets aident - sans fanatisme bêta ou engouement décalé, si ce n'est prise de position socio-politique comportementale à diriger sans influencer, mais par des compte rendus se voulant objectifs et en tout cas pertinents - à se faire une idée et à non, choisir, mais s'orienter selon le jour, l'humeur, l'envie...
En ce moment j'en ai 8 gigas de clé usb qui tournent dans la voiture de vos trouvailles, de vos chroniques, de vos choix...
Ces découvertes me font grand bien et m'ouvrent d'avantage - pire elles commencent à me donner des idées et à changer même mes comportements de musicien face à quelques synthés analos ressortis par envie d'y aller...
Alors, quoiqu'il en soit merci et surtout ne cessez pas en cette nouvelle année 2014... Il en faut des gars comme vous.
Salut Pascal,
SupprimerNotre petit débat fait référence à un autre débat sur SWQW dans leur top 2013. Je m'interrogeais sur leur perception de l'avant-garde et du rapport entre musique underground et musique mainstream...
Je suis allé lire votre débat...
SupprimerEncore une fois l'éternelle guéguerre de comportements entre j'achète, je télécharge...
Entre qui est d'avant garde qui est dans le sens de la vague ou du vent (on se croirait en politique)...
Entre musique live vitale pour l'artiste et mort par le virtuel...
Bref, ce débat existe depuis l'invention de la K7 audio...
Bref, en tant que zicos j'ai eu affaire à lui le jour où les DJ ont tenté en passant "des disques" de remplacer les zicos.
A cette échelle purement ballucharde commerciale on a eu peur - les mauvais zicos ont eu peur... dirais je...
Sinon, pour nous, finalement, rien n'a réellement changé... les "bons" musicos tournent toujours - c'est pas moi qui te dirait le contraire, on a juste finalement plus radicalisé et identifié notre propos et ça a fait du bien... on leur a laissé la m... on s'est gardé le meilleur...
Puis le terme DJ est devenu heureusement autre que celui de simple passeur de disque pour soirées à beaufs débridés et là aussi le temps fera son affaire entre les profiteurs à la Guetta, et certains jeunes comme le fils d'un de mes meilleurs amis qui rame dans l'underground de ce milieu.
C'est donc devenu un métier il y a même des facs qui l'enseignent, comme quoi, tout se récupère en France...
Diplômé : DJ... Bac plus 2...
Chouette sur un CV... Vive la France socio cul...
Bon et donc là :
Même combat...
Mêmes éthiques, mêmes illusions...
institution/commerce/undergroud... avant garde ?
Bien sur vous parlez d'électro, d'avant garde et mainstream... mais c'est valable aussi en jazz, en musique contemporaine, en rock et en pop, même si ça devient dur d'innover... du moins, crois t'on...
Alors on va kiffer le dernier Ed Askew , artiste certainement authentique mais qui n'ira pas apporter grand chose à l'édifice musical (quoique je me goure peut être...), tout ça parce que le mec retrouve enfin de l'émotion, s'est enregistré au coin du feu, a osé user du vieux piano du salon et a sorti sa gratte séculaire du placard pour raconter les affres de notre vie et de la sienne... Moderne ? Avant Gardiste ? Nouveau ?
Non, juste normal, réaliste peut être excellent ou équivalent selon ressentis individuels...
Avec le temps deviendra t'il aussi "important" que Wyatt et son Rock Bottom - tu le sais ? je le sais ? on le sait ?... Pas vraiment...
Le réécouteras tu dans 10 ans autrement que comme un moment de phase sentimentale en rapport avec ton quotidien ?...
Seul le temps te le dira et si ce temps est sensiblement le même pour des milliers d'autres personnes alors là, peut être...
suite...
SupprimerUn peu de recul comme je vous dit est nécessaire...
Ce recul on ne peut l'avoir qu'avec du temps, il faut laisser le temps trancher... c'est difficile j'en suis le premier conscient.
Quand Portishead est arrivé, j'ai été intéressé, puis attentif, puis captivé - pour autant, je n'aurais pas mis cette expérience artistique comme essentielle...
Un acte utile, intéressant, différent, mais de là à l'imaginer essentiel...
Récemment on s'est fait entre collègues un top à notre sauce pédagogique.
Les gamins n'écoutent pas vraiment de zic vers la préadolescence (11/13 ans) et on s'est donné une liste d'écoutes à leur suggérer...
50 titres...
Alors au delà des fondamentaux une fois les éternels Zep, Purple et autre Beatles, qu'ils ne connaissent que de nom ou par radio nostalgie, épuisés, la vraie problématique a été placer Korn, Slip Knot et aussi Portishead... finalement nouveaux fondamentaux...
Je n'ai pourtant pas eu la moindre hésitation à leur égard, le temps a fait son affaire... et quand j'ai effleuré Bjork j'ai mis de côté, pourtant à l'époque de "Expertine" on nous avait fait chier jusqu'aux exams de CA de prof musiques actuelles avec elle, comme si d'un coup c'était LE grand génie de ce siècle...
Parmi ces mouvances et noms que vous citez je serais bien à mal de dire qui perdurera comme réel point d'influence comme Aphex Twin par exemple ou ce qu'on a pu croire comme fabuleux en les personnes de Fat Boy (finalement peu "utile" alors qu'à sa sortie c'était vraiment LE truc de demain...) ou pire notre Saint Germain national qui sonne aujourd'hui comme la pire des musiques d’ascenseur (autant se faire du smooth jazz de base style Nils, tant qu'à faire, au moins c'est "bien joué"...)...
fin :
SupprimerBref, ces débats sur un blog se revendiquant spécialisé comme celui où tu m'as directement envoyé, je ne m'en exprimerais pas chez eux.
D'une part, je n'ai pas assez d'argumentaires culturels pour engager un véritable dialogue sur de tels sujets, car comme je te l'ai dit, je suis "non impliqué" dans cette culture - d'autre part les proportions verbales engendrées par une expression libre et à priori se voulant ouverte franchissent allègrement le cap de l'engueulade à ciel virtuel ouvert et ça, désolé, même avec des réfractaires maladifs comme Ewerett ou Jimmy, on sait se retenir d'aller aussi loin, même si...
Je comprends le point de vue de SWQW, typiquement générationnel et quelque part de terrain (musicien, DJ ou prod indé) - il est identique au mien quand on m'attaque sur le même terrain, celui du métier et de sa défense face à des bouffeurs de musique qui finalement oublient très vite la réalité quotidienne de l'artiste - tu sais que je m'en suis largement exprimé et que c'est de là ma scission définitive avec certains blogueurs.
Je ne peux les blâmer et même je les soutiens car leurs propos sont directs certes, mais posent bien la problématique sociale et professionnelle actuelle qui nous touchent tous, acteurs professionnels de ce que le gouvernement appelle le "spectacle vivant"...
Je comprends aussi le tien.
En respect de l'artiste tu uses des plateformes de streaming pour assouvir ta passion musicale audiophile. je ne peux que louer ce comportement. Tu dis préférer la presta live à l'aseptisation et même si je crois que les deux sont nécessaires, ce n'est pas le zicos rompu au live que je suis qui te dira le contraire, forcément, j'aime à être en studio (home ou plus "ample"), mais en live, m... qu'est qu'on se sent bien et surtout... utile.
Alors le dernier truc en date sorti de nulle part mais qu'on aura cherché par passion équivalente à la "collectionnite" - ou le truc en mouvance de vague un poil médiatisé et relayé... ???
Un seul truc encore...
L'instinct et ton instinct et tes sensations seuls te diront si ça te touche... ou pas...
Le reste, connu, ou pas, alors là, pas d'importance...
Toi seul trouve la juste place pour ce que tu écoutes...
Si c'est par streaming et effectivement pré paramétré (dis t'on) commercialement, pourquoi se priver ?
S'il te faut ramer au tréfonds des lieux virtuels ou réels pour dénicher la perle underground et arriver au même résultat à savoir déception ou addiction, si ce n'est un bof de base... pourquoi là aussi se priver ?
A chacun son mode de chemin vers le plaisir...
Voilà en tout cas ce que je peux t'en (longuement) dire.
Ce comm' tu sais pouvoir l'utiliser si t'as besoin - je n'ai aucune gêne à m'exprimer sur ce type de débats, mais ça tu le sais...
à +
Merci Pascal,
RépondreSupprimerDès que j'ai le temps de répondre...
@ Pascal : wow tu l'es lâché ! A chaud j'ai surtout envie de te répondre que "Vespertine" - et non pas "Expertine" - est pour moi un sacré chef-d’œuvre, disque de chevet et passeur d'univers en ce qui me concerne, sans lequel je n'aurais connu que bien plus tard Oval, Opiate, Ensemble, Matmos et bien d'autres, et surtout disque qui me bouleverse et m'impressionne toujours autant. Quant à Portishead... oui, aussi.
RépondreSupprimerSinon sur le fond, je ne néglige pas l'aspect prod loin de là... surtout qu'en musique électronique la production relève de la composition au même titre que la mélodie ou la rythmique voire même souvent bien davantage... mais la production ne fait pas à elle seule la qualité du son, et la disproportion d'un mastering léché aux allures de cache-misère me saute aux oreilles c'est un fait, m'empêchant dans le cas d'un artiste comme Ocoeur par exemple de prendre plaisir à l'écoute d'un bon petit album sans plus... sans doute l'impression qu'on a voulu enjoliver un album sans grande inspiration.
A l'inverse, des disques bruts de décoffrage peuvent être très bien mastérisés et gagner en contrastes, j'irai pas cracher dessus, pas plus que sur un disque dont le son cradingue colle à la personnalité. Il y a l'intention, parfois aussi le manque de moyens, dans aucun cas ça n'est rédhibitoire pour moi, ni signe du manque de sérieux de l'artiste ou du label, chacun fait comme il peut et à la fin, ce sont l'inspiration, le talent, l'implication personnelle et le besoin vital de s'exprimer qui font la différence.
Pour certains univers tels que le dark ambient qui descend tout droit de l'indus et des musiques improvisées au fond de la cave, un son trop léché aura tendance à nuire à l'immersion, à la personnalité alors qu'en IDM, genre connoté "futuriste", un bon son (sans parler technique pour la simple raison que je n'y connais rien et m'en félicite en tant qu'auditeur, le contraire me gâcherait sûrement une partie du plaisir) est quasi de rigueur. Bref il n'y a pas de règle, pas plus que de définition de l'amateurisme autre que celle sur notre perception nous dicte au cas par cas.
"Je me fie à "l'intention" et à ce qui m’apparaît comme la crédibilité de celle ci", c'est tout à fait ça, et ça n'est pas vraiment réfléchi même si l'on a tendance à rationaliser a posteriori surtout quand on écrit des chroniques, il faut bien justifier son ressenti et si parfois d'autres choses entrent en considération (difficile de céder à un disque qui en plagie ouvertement d'autres par exemple, et là forcément une certaine relativisation prend le pas sur la pure sensation), c'est toujours ce ressenti qui prime quelles que soient la complexité ou la singularité de l'album en question, avec la nécessité bien sûr d'avoir suivi un certain cheminement d'écoute permettant d'aborder facilement ce genre d'univers... il y a 15 ans je n'aurais sans doute pas été capable d'apprécier Autechre et pourtant aujourd'hui je n'ai pas besoin d'analyser leur musique pour l'apprécier. Bref, encore un vaste sujet, pour la prochaine fois peut-être ?
@ Sb : ah moi j'étais pas au courant du débat, désolé... en toute franchise ça m'est aussi désagréable de lire leurs chroniques que leurs échanges en commentaires, cautionner un site qui prétend élever le relai promo en art littéraire et l'élitisme paresseux en défense des artistes très peu pour moi, surtout quand ils en profitent pour envoyer des piques timides à IRM pour se rassurer. A part ça ils se prostituent pas... enfin il paraît. Je vois en tout cas que tu ne t'es pas laissé marcher dessus sans combattre. ;)
Disons que je cherche la bonne équation entre quantité/qualité, temps/argent sans perdre de vue la question éthique du rapport à l'Autre.... La problématique n'est pas facile à poser...
RépondreSupprimerJ’apprécie ton positionnement parce qu'il relativise le jugement de goût par rapport à la compréhension de l’œuvre et qu'il se place simultanément du côté de l'auditeur et du musicien sans trop de préjugés. Qui n'en a pas?
J'entends ton interrogation sur Askew. Je ne m'inquiète pas trop pour lui... c'est un américain bien entouré qui dispose d'une large couverture médiatique et d'un marché considérable. Il n'est pas apprécié pour son avant-gardisme mais pour sa sensibilité exceptionnelle... et là peu importe la technique... Il peut te toucher comme il peut ne pas y parvenir en fonction de ta disponibilité et de ta sensibilité personnelle. Je n'y suis pas insensible mais ce n'est pas ce que je recherche.
Ce que je recherche est difficile à définir et me pose un problème de gestion du temps. Mon blog m'accapare un peu trop l'esprit à tel point que je pensais l'arrêter au 1er Janvier 2014. Sur SWQW. J'ai trouvé la réponse de Lexo7 très intéressante. Il pose en effet la bonne question du A quoi bon parler de trucs totalement inconnus qui seront aussi vites oubliés qu'ils auront été vites écoutés? J'aimerais bien qu'il y ait plus de monde aux concerts auxquels j'assiste mais le prosélytisme ce n'est vraiment pas mon truc. Je vais arrêter le "un post par jour" qui me prend trop de temps pour essayer d'être plus sélectif... et essayer de faire une meilleure année 2014 sur le plan financier de manière à acheter plus de disques et voir plus de concerts qu'en 2013. Si le nombre de bons disques qui sortent et qui sont disponibles a explosé, l'offre en terme de concert et de festival a également explosée.
J'espère que nous n'aurons pas trop dérangés DCALC.
@Rabbit, j'aime bien SWQW, J'aime bien leurs chroniques tant qu'elles ne me font pas perdre mon temps. Je préfère IRM parce qu'il y a plus de choses et parce que j'aime votre orientation. J’apprécie quand vous ne parlez pas des même disques et quand vous en parlez. Je trouve dommage que vous vous tiriez dans les pattes quand c'est le cas.
RépondreSupprimerSalut Rabbit et tout d'abord, BONNE ANNÉE A TOI !!!!
RépondreSupprimerQue de découvertes, de disques (et parfois même) d'artistes inconnus !!! A part Autechre et Jasper TX, je n'ai aucun des autres disques cités ici.
Greg Haines, Cindytalk, Barn Owl (j'ai adoré "Ancestral Star", "Bridge to the Clouds" ou "Lost in the Glare" et "Shadowland EP" en 2011), Nadja et The Heliocentrics, je connais mais n'ai pas écouté leurs derniers, c'est à dire les albums cités ici.
Honnêtement, "Exai" d'Autechre est pour toi le "deuxième meilleur" album 2013 que tu as écouté ???
Je ne sais pas si tu es passé chez moi mais j'ai écité en début d'année mon top album en plusieurs parties, en 5 grandes familles stylistiques....mais n'en ai pas en commun.
En tout cas, sacré sélecta très pointue, pertinente et passionnante.
A + amigos....en attendant d'avoir de tes nouvelles...
Salut Franck, merci pour le message et bonne année à toi aussi !
SupprimerOui oui très honnêtement, il est d'ailleurs resté premier longtemps mais ce sera finalement Chris Weeks pour la deuxième année consécutive ! Rien à faire, je suis un inconditionnel d'Autechre, groupe passionnant qui n'arpente jamais les mêmes chemins, peut-être jugé trop exigeant ou désincarné par certains mais pour moi leur musique coule de source et se révèle finalement très humaine dans ses angoisses et parfois sa mélancolie.
Je suis passé voir tes tops, je t'avoue quelques allergies notamment en électro avec The Knife ou les derniers Moderat et Jon Hopkins qui m'ont très fortement déçu (des artistes que j'apprécie pourtant beaucoup), idem dans une moindre mesure pour BoC premier chez tout le monde avec un album qu'ils auraient pu sortir en 98 la flamme en plus (là ça sent à la fois le talent et le cachetonnage... aha Manolito et Inoui vont me tuer), et puis bon, les surfaits (à mon sens) Oneohtrix Point Never et These New Puritans, Arcade Fire que je n'ai pas eu le courage d'écouter après leur insupportable single disco James-Murphy-esque, Spark Master Tape qui ne m'a fait aucun effet mais sinon plein de bonnes choses !
Ah mais nous on encaisse les coups c'est tout, quand on relève ce genre de petites bassesses ça n'est jamais qu'en commentaires ou en conversations privées, après je donne mon avis sur le site indépendamment du contexte, ce genre de chroniques qui passent après tout le monde, ne servant finalement qu'à satisfaire l'attente de ton lectorat et s'autojustifient par des démonstrations d'érudition factice à n'en plus finir (parce qu'on en lit des âneries dans leurs textes, c'est surtout pour ça que j'ai arrêté) et des digressions à outrance, je n'y vois aucun intérêt. Quant à celui de parler de disques dont personne ne parle, c'est justement de permettre à quelques curieux et passionnés qui ne les écouteront pas à la va-vite de découvrir un futur disque de chevet, c'est comme ça, modestement, que le bouche-à-oreille commence. Parce que les gens qui ont les moyens d'une sortie sur un gros label (même indé) ou d'une couverture promo n'ont pas l'apanage du talent, loin mais alors très très loin s'en faut.
RépondreSupprimerBon, je ne vais pas défendre SWQW, surtout s'ils passent par là... Ils sont déjà assez arrogants... Seulement j'ai été quand même bien content qu'ils parlent de Bérangere Maximin...
SupprimerEntre parler de trop de disques dont personne ne parle (parfois à juste titre) et parler de ce dont tout le monde parle de manière à fédérer une bande de connards autour de ses goûts et dégoûts comme SWQW, il y a un juste milieu que je n'ai pas encore trouvé.
Aha joli, de ce que j'ai pu voir c'est tout à fait ça.
Supprimer:popcorn:
RépondreSupprimerEt merci pour la découverte de SWQW (ce site roxe).
RépondreSupprimerAha, mais de rien, en fait c'est des potes, ils l'ont juste oublié momentanément.
SupprimerIls me disent dans l'oreillette que vous n'avez jamais été potes. Mais bon, tu as sûrement raison, puisque l'amnésie sélective envahit le monde presque autant que les hymnes à la digression.
RépondreSupprimer(Nan mais sérieux hein, merci pour la découverte)
On t'a reconnu Lexonyme, abats tes cartes mécréant.
SupprimerAh mais les digressions c'est comme les chemins qui ne mènent nulle part, c'est parfois passionnant. Ça nous change du monde communicationnel dans lequel nous vivons.
SupprimerJe ne comprends pas de quoi vous voulez parler. Je subis ça comme une agression, je vous laisse vous renifler et migre vers le site (celui qui roxe) que vous avez eu la gentillesse de me faire découvrir. Bien en vous.
SupprimerDe même, profondes salutations.
SupprimerTellement de trucs que je ne connais pas que c'en est presque décourageant.
RépondreSupprimerVraiment bien aimé OVAL et Greg Haines. Le Chris Weeks à degré moindre.
Undermathic et Jasper TX, j'ai bien aimé aussi.
Le Autechre m'a laissé de marbre.
Il faudra que j'écoute le Terra Tenebrosa, j'en entends beaucoup de bien. Mais je crois que j'avais déjà essayé et que ça l'avait pas trop fait, en fait.
Beau boulot en tout cas !
Merci ! Je te conseillerais surtout les Heliocentrics et Terminal Sound System, la BO de William Ryan Fritch qui est vraiment superbe et sinon Olan Mill en ambient plutôt mélodique. Terra Tenebrosa pas sûr que ce soit pour toi, metal bien brutal et malsain quand même ! Pour Chris Weeks par contre je suis sûr que A Deconstructed Sun te plairait bien, celui-là est vraiment austère pour commencer...
SupprimerOui, c'est bien ce qui me semblait concernant Terra Tenebrosa. Pas sûr que je renouvèle l'expérience du coup. Je note tes conseils en tout cas, merci bien !
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