Date de sortie : 1er janvier 2012 | Label : I Had An Accident Records
Avis aux nostalgiques du walkman et autres radiocassettes, après Field Hymns sur IRM c'est un autre label d'outre-Atlantique en guerre avec l'idéologie consumériste de son époque que l'on a choisi de mettre à l'honneur dans nos modestes pages numériques. I Had An Accident Records, le webzine au masque anti-gaz vous en avait déjà touché un mot ici pour les intrigants agglomérats lo-fi et vaguement hip-hop de FRKSE, beatmaker de Boston également connu sous le nom de Rajbot, ou encore là pour son coup de pouce à la distribution américaine des vinyles de l'écurie hip-hop Decorative Stamp (l'apocalyptique Babel Fishh y étant d'ailleurs allé de sa propre sortie cassette l'été dernier), mais sans s'étendre plus avant sur le catalogue d'une structure dont l'excellence, n'en déplaise à son nom, n'a rien d'un hasard de parcours.
En témoigne notamment cette collaboration de la cofondatrice Julia LaDense (tiers de Heart Heart Julia), basée comme son label à Annapolis dans la Maryland, avec le Polonais Marcin Łojek aka Mantichora, qui pour nous faire mentir sortira en CD prochainement, entorse tout à fait exceptionnelle à l'éthique vintage que prônent la musicienne et son compère Justin Bieler. Une édition qui fera fi des deux pièces du Belge __dReàgäN!!! occupant à elles seules toute la face-A de la cassette, ce qui devrait quelque peu épargner les conduits auditifs des heureux acquéreurs de l'objet, sachant qu'à côté de cette noise pour machines-outils où larsens métalliques, oscillations sursaturées et crissements de vieille ponceuse à l'agonie se font souffrir mutuellement, les expérimentations de Merzbow ont presque des allures de comptines pour enfants.
Restera donc la face-B et son dark ambient chaotique et déliquescent qui nous plonge d'entrée de jeu dans une atmosphère oppressante de film d'horreur claustro, à mi-chemin de la descente dans les méandres d'un souterrain putride et de la traque dans les couloirs d'un vaisseau spatial désaffecté façon Alien. On avance ainsi au gré des pulsations hypnotiques d'une alarme en sourdine sur Marc Jacobs Model, craquements électriques et grouillements organiques emplissant tout l'espace, avant d'être enseveli par une vague de drones noisy et d'interférences radiophoniques aux déformations inquiétantes sur Kurt Cobaine dont le seul point commun avec le frontman de feu Nirvana est peut-être à chercher du côté du déferlement médiatique qui vint alimenter jusqu'à l'issue fatale que l'on sait le comportement autodestructeur du chanteur.
Car c'est dans un flot implacable de détonations sourdes que le titre s'éteint, et la suite sera dès lors nettement plus insidieuse, des vibrations anxieuses de Methods aux échos fantomatiques de Glue/Hold, nous préparant peu à peu à la fin de toutes choses, cet orage malsain de matière noire qui accompagne sur Pictures/Words les lacérations et lampées gloutonnes d'une Bête que l'on imagine jamais rassasiée. Vous l'aurez compris, il faut aimer la torture mentale mais les masochistes ne seront certainement pas déçus, pas plus d'ailleurs qu'avec l'abrasif mais truculent Nothing Is Special qui voit Julia triturer ses field recordings, court-circuiter ses amplis et même malmener quelques samples de hip-hop ou de berceuses acoustiques en compagnie cette fois de Norihito Kodama (aka NRYY) pour un résultat plus dadaïste que flippant mais toujours aussi violent pour les tympans, le Japonais se chargeant de la dimension anxiogène à coups de crépitements fébriles, de percussions martiales et de drones venteux entre deux réminiscences de folklore oriental ou d'opéra nippon.
Les deux cassettes, éditées respectivement à 50 et 30 exemplaires, sont toujours disponibles sur le site du label, extrait à l'appui pour chacune d'elles ici et là. Avant il y avait Bandcamp, l'écoute libre et tout le toutim mais les ventes diminuaient proportionnellement à la multiplication des leaks sur la Toile, et parfois l'idéologie doit se plier aux aléas de la nécessité. Alors soyez trendy et achetez des cassettes, vos acouphènes vous le rendront au centuple et vous n'aurez plus qu'à mettre à profit les nuits d'insomnies pour écumer 5 années de back catalogue. Quant au suivi de l'actu de l'écurie ricaine avec une dizaine de sorties rien que depuis janvier, c'est encore sur IRM que ça se passe.
En témoigne notamment cette collaboration de la cofondatrice Julia LaDense (tiers de Heart Heart Julia), basée comme son label à Annapolis dans la Maryland, avec le Polonais Marcin Łojek aka Mantichora, qui pour nous faire mentir sortira en CD prochainement, entorse tout à fait exceptionnelle à l'éthique vintage que prônent la musicienne et son compère Justin Bieler. Une édition qui fera fi des deux pièces du Belge __dReàgäN!!! occupant à elles seules toute la face-A de la cassette, ce qui devrait quelque peu épargner les conduits auditifs des heureux acquéreurs de l'objet, sachant qu'à côté de cette noise pour machines-outils où larsens métalliques, oscillations sursaturées et crissements de vieille ponceuse à l'agonie se font souffrir mutuellement, les expérimentations de Merzbow ont presque des allures de comptines pour enfants.
Restera donc la face-B et son dark ambient chaotique et déliquescent qui nous plonge d'entrée de jeu dans une atmosphère oppressante de film d'horreur claustro, à mi-chemin de la descente dans les méandres d'un souterrain putride et de la traque dans les couloirs d'un vaisseau spatial désaffecté façon Alien. On avance ainsi au gré des pulsations hypnotiques d'une alarme en sourdine sur Marc Jacobs Model, craquements électriques et grouillements organiques emplissant tout l'espace, avant d'être enseveli par une vague de drones noisy et d'interférences radiophoniques aux déformations inquiétantes sur Kurt Cobaine dont le seul point commun avec le frontman de feu Nirvana est peut-être à chercher du côté du déferlement médiatique qui vint alimenter jusqu'à l'issue fatale que l'on sait le comportement autodestructeur du chanteur.
Car c'est dans un flot implacable de détonations sourdes que le titre s'éteint, et la suite sera dès lors nettement plus insidieuse, des vibrations anxieuses de Methods aux échos fantomatiques de Glue/Hold, nous préparant peu à peu à la fin de toutes choses, cet orage malsain de matière noire qui accompagne sur Pictures/Words les lacérations et lampées gloutonnes d'une Bête que l'on imagine jamais rassasiée. Vous l'aurez compris, il faut aimer la torture mentale mais les masochistes ne seront certainement pas déçus, pas plus d'ailleurs qu'avec l'abrasif mais truculent Nothing Is Special qui voit Julia triturer ses field recordings, court-circuiter ses amplis et même malmener quelques samples de hip-hop ou de berceuses acoustiques en compagnie cette fois de Norihito Kodama (aka NRYY) pour un résultat plus dadaïste que flippant mais toujours aussi violent pour les tympans, le Japonais se chargeant de la dimension anxiogène à coups de crépitements fébriles, de percussions martiales et de drones venteux entre deux réminiscences de folklore oriental ou d'opéra nippon.
Les deux cassettes, éditées respectivement à 50 et 30 exemplaires, sont toujours disponibles sur le site du label, extrait à l'appui pour chacune d'elles ici et là. Avant il y avait Bandcamp, l'écoute libre et tout le toutim mais les ventes diminuaient proportionnellement à la multiplication des leaks sur la Toile, et parfois l'idéologie doit se plier aux aléas de la nécessité. Alors soyez trendy et achetez des cassettes, vos acouphènes vous le rendront au centuple et vous n'aurez plus qu'à mettre à profit les nuits d'insomnies pour écumer 5 années de back catalogue. Quant au suivi de l'actu de l'écurie ricaine avec une dizaine de sorties rien que depuis janvier, c'est encore sur IRM que ça se passe.
Rabbit
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire