Date de sortie : 2 juillet 2012 | Label : TQA Records
Des expérimentations croisées d'Aidan Baker et Leah Buckareff (Nadja) aux rêveries solaires et sans âge mâtinées de chœurs évanescents de lovesliescrushing à la croisée d'un drone éthéré et d'un shoegaze cotonneux (un extrait ici), en passant par le récent split Swarm With Swarms entre Ekca Liena et Talvihorros sur lequel on reviendra sûrement, c'est un bien bel été que l'on a passé en compagnie de TQA Records, label du Montréalais Eric Quach aka Thisquietarmy dont on peut désormais apprécier via Bandcamp, soit dit en passant, la joute avec les doomeux bordelais de Year Of No Light sortie au printemps en vinyle limité chez Destructure - et ces deux là étaient décidément faits pour se rencontrer, ne serait-ce que pour nous submerger de leurs vagues de reverbe abrasive.
Mais place sans plus tarder au plat de résistance, car la véritable claque cette fois est venue de la capitale de l'Ontorio et de ce premier LP de Northumbria, qui présente de prime abord pas mal de points communs avec les sus-nommés Nadja : un duo, basé à Toronto donc, qui joue du doom-ambient sans batteur dans un registre à la fois pesant et aérien sur des morceaux flirtant avec le quart d'heure, il n'en aurait pas fallu beaucoup plus au chroniqueur distrait pour coller au dos des ex Holoscene Jim Field (guitare) et Dorian Williamson (basse) l'une de ces étiquettes format XL qui différencient les pionniers des simples suiveurs.
Si ce n'est que dès Lux Luna avec ses distorsions massives sur lesquelles semblent planer la menace d'un avenir aux nuages lourds, on se dit que finalement - et comme quoi... - ça n'a rien à voir. Car là où où Nadja assène, se frayant un chemin dans le vif du sujet pour empoigner l'auditeur à bras le corps, Northumbria se contente d'esquisser, observateur des ténèbres en marche dont l'émotion palpable sur le bien-nommé Threnody est celle de témoins impuissants qui assisteraient à la fin d'un monde certes gangréné mais dont la beauté les frappent encore comme au premier jour. Émerveillement, mélancolie et conscience de l'insoutenable fragilité des choses se chevauchent ainsi sur Windhorse, dont les drones de cathédrale inondés de lumière à l'image de l'orgue monumental illustrant la cover panoramique (format caractéristique des sorties TQA) semblent prêts à se briser, frêle écheveau de verre croulant sous le poids de la fatalité.
C'est donc à Black Sea Of Trees d'ouvrir les hostilités, et même dans le déluge saturé des bourdons de guitares amplifiées et des basses grondantes, une certaine solennité préside à la dévastation, transcendant le chaos du canevas semi-improvisé de rafales électriques en une geste olympienne déployant ses bourrasques de toute éternité, effaçant des montagnes comme on soufflerait un château de sable desséché par le temps.
Mais place sans plus tarder au plat de résistance, car la véritable claque cette fois est venue de la capitale de l'Ontorio et de ce premier LP de Northumbria, qui présente de prime abord pas mal de points communs avec les sus-nommés Nadja : un duo, basé à Toronto donc, qui joue du doom-ambient sans batteur dans un registre à la fois pesant et aérien sur des morceaux flirtant avec le quart d'heure, il n'en aurait pas fallu beaucoup plus au chroniqueur distrait pour coller au dos des ex Holoscene Jim Field (guitare) et Dorian Williamson (basse) l'une de ces étiquettes format XL qui différencient les pionniers des simples suiveurs.
Si ce n'est que dès Lux Luna avec ses distorsions massives sur lesquelles semblent planer la menace d'un avenir aux nuages lourds, on se dit que finalement - et comme quoi... - ça n'a rien à voir. Car là où où Nadja assène, se frayant un chemin dans le vif du sujet pour empoigner l'auditeur à bras le corps, Northumbria se contente d'esquisser, observateur des ténèbres en marche dont l'émotion palpable sur le bien-nommé Threnody est celle de témoins impuissants qui assisteraient à la fin d'un monde certes gangréné mais dont la beauté les frappent encore comme au premier jour. Émerveillement, mélancolie et conscience de l'insoutenable fragilité des choses se chevauchent ainsi sur Windhorse, dont les drones de cathédrale inondés de lumière à l'image de l'orgue monumental illustrant la cover panoramique (format caractéristique des sorties TQA) semblent prêts à se briser, frêle écheveau de verre croulant sous le poids de la fatalité.
C'est donc à Black Sea Of Trees d'ouvrir les hostilités, et même dans le déluge saturé des bourdons de guitares amplifiées et des basses grondantes, une certaine solennité préside à la dévastation, transcendant le chaos du canevas semi-improvisé de rafales électriques en une geste olympienne déployant ses bourrasques de toute éternité, effaçant des montagnes comme on soufflerait un château de sable desséché par le temps.
Puis le calme revient progressivement, toujours émaillé des quelques répliques paroxystiques de la majestueuse purge à laquelle on vient d'assister depuis le sanctuaire de nos hôtes canadiens, et le grand dessein laisse enfin entrevoir sa trame : celle d'un mal nécessaire pour faire renaître la sagesse et rendre à l'existence son caractère précieux, détruire... peut-être le fallait-il... mais pour mieux reconstruire alors, dans le quiétude des riffs réverbérés dont le blues scintillant semble descendre directement du ciel tel une main magnanime tendue à l'humanité.
Disponible en digital sur le Bandcamp de TQA, quelques copies CD de Northumbria cherchent encore preneur du côté du distributeur Experimedia... avis aux amateurs de soundscapes élégiaques et cinématiques.
Rabbit
Disponible en digital sur le Bandcamp de TQA, quelques copies CD de Northumbria cherchent encore preneur du côté du distributeur Experimedia... avis aux amateurs de soundscapes élégiaques et cinématiques.
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