Date de sortie : 23 avril 2012 | Label : Dark. Descent./Noisj.nl
Sous leur imagerie réminiscente du communiste radical de l'ex URSS, de la Chine maoïste ou encore de la Corée du Nord, The Peoples Republic Of Europe ne manquent pas d'humour. Tenter d'imaginer comment Lady Gaga aurait pu influencer de près ou de loin l'univers de ces Néerlandais qui ambitionnent de "faire du monde un endroit pire, noircir les cieux, polluer les mers et les rivières, propager la haine et la colère, énerver autant de gens que possible, voler nos tartes dans nos cuisines et régner sur le monde d'une main de fer depuis une tour sombre", il faut avouer que c'est assez fendard. Quoique, en admettant que l’objectif ultime soit comme ils le soulignent "d'exploser les dancefloors, d'avoir un hit au top 40 et de devenir célèbre", quelque part ça se tient.
Pour prolonger un peu le plaisir, on pourrait aussi essayer de se représenter la tête de l'excentrique fashionista confrontée aux martèlements volcaniques et aux nappes délétères du trio, qui continue de dérouler 12 ans après ses débuts son obsession malsaine pour une noise rythmique fébrile et abyssale, à la croisée de la techno industrielle et du dark ambient. Forts d'une belle réputation dans le milieu indus et d'un joli succès en festivals depuis la parution en 2005 de Monopoly Of Violence réédité 5 ans plus tard par le label américain Vendetta Music (responsable par ailleurs des trois dernières sorties du groupes), The Peoples Republic Of Europe n'ont désormais plus rien à prouver... et le prouvaient justement pas plus tard que l'an dernier en délaissant à nouveau les drum machines sur Sollipsism, petit chef-d’œuvre d'ambient crépusculaire et froid comme la mort, avant de revenir à leur "premières amours" avec le forcené Reign Of Terror : un EP qui sous ses beats implacables tirait déjà le meilleur des expériences plus texturées du groupe, préfigurant le parfait Military Industrial Complex qui nous occupe ici.
Cette fois, le deal de trois albums avec Vandetta s'étant terminé l'été dernier sur le décadent Machine District (quelques extraits ici), c'est du côté de Dark. Descent., sous-label hardcore de l'écurie noise hollandaise Noisj.nl que la formation a élu domicile. Pas de gros changement en dehors de ce retour à leur terre natale, nos trois artilleurs font d'abord ce qu'ils savent faire de mieux et le font toujours aussi bien : balancer des grosses rythmiques mécaniques, urgentes et martiales mâtinées de programmations hostiles, de leitmotivs vocaux empruntés à d'obscurs enregistrements de propagande et autres samples cinématiques assénés avec violence jusqu'à l'abstraction. Pour autant, tPROE n'en a pas oublié ses origines, dans les synthés analogiques et les clics de Cubase de Krat lorsque celui-ci était seul aux commandes du projet qui prit alors naissance sous la forme d'une demi-douzaine d'instrumentaux noise/ambient regroupés sous le nom de Cumulonimbus, premier rejeton houleux et ténébreux à souhait d'une série de sorties parallèles dont Sollipsism n'était autre que la troisième incarnation. Le fondateur du groupe n'a en effet jamais cessé de chérir et de cultiver dans l'ombre ce background ambient plus immersif sans oser parfois le repasser au premier plan comme il l'aurait souhaité, en témoigne l'abrasif Gravity Machine d'abord dévoilé en tant que Subduction Zone avant d'être livré en pâture via Bandcamp comme le chaînon manquant des Cumulonimbus (et en partie "cloné" d'ailleurs pour le deuxième volet de la série à télécharger librement ici), un EP de ce side project "dark drone" ayant en outre servi de base de travail pour certains des titres de Sollipsism.
Tout ça pour dire que désormais, tPROE n'hésite pas à mêler voire à alterner les deux univers, un paradigme qui contribue ici à façonner un disque d'autant plus captivant. The Holographic Principle démarre ainsi sur quelques nappes de synthé aux relents de soufre, avant qu'un piano tâtonnant de vienne imposer son rythme erratique sous une salve de beats tranchants comme des coups de canon laser mais plus downtempo qu'à l'accoutumée. Plus loin, après le tabassage tumultueux de Black Sky, The General And The Mountain noie un monologue plaintif en coréen sous un flot de drones fuligineux, de pulsations étouffées et de cris assourdis. Une dimension dark ambient qui reparaîtra après un enchaînement sans pitié de déferlantes power noise sur le diptyque doomesque Hell Part One (Fire) et Hell Part Two (Earth) mais cette fois totalement dénuée de rythmique et particulièrement magnétique, fausse accalmie lourde de menace avant un final cyclonique culminant sur les presque 8 minutes du morceau-titre Military Industrial Complex. L'apocalypse sera technologique ou ne sera pas, c'est ce que semble nous dire cette marche schizophrénique et quasi hystérique vers le charnier d'un avenir déshumanisé. Parce que bon, allez, on ne vous avait pas dit toute la vérité d'emblée : The Peoples Republic Of Europe, c'est quand même loin d'être drôle.
Pour prolonger un peu le plaisir, on pourrait aussi essayer de se représenter la tête de l'excentrique fashionista confrontée aux martèlements volcaniques et aux nappes délétères du trio, qui continue de dérouler 12 ans après ses débuts son obsession malsaine pour une noise rythmique fébrile et abyssale, à la croisée de la techno industrielle et du dark ambient. Forts d'une belle réputation dans le milieu indus et d'un joli succès en festivals depuis la parution en 2005 de Monopoly Of Violence réédité 5 ans plus tard par le label américain Vendetta Music (responsable par ailleurs des trois dernières sorties du groupes), The Peoples Republic Of Europe n'ont désormais plus rien à prouver... et le prouvaient justement pas plus tard que l'an dernier en délaissant à nouveau les drum machines sur Sollipsism, petit chef-d’œuvre d'ambient crépusculaire et froid comme la mort, avant de revenir à leur "premières amours" avec le forcené Reign Of Terror : un EP qui sous ses beats implacables tirait déjà le meilleur des expériences plus texturées du groupe, préfigurant le parfait Military Industrial Complex qui nous occupe ici.
Cette fois, le deal de trois albums avec Vandetta s'étant terminé l'été dernier sur le décadent Machine District (quelques extraits ici), c'est du côté de Dark. Descent., sous-label hardcore de l'écurie noise hollandaise Noisj.nl que la formation a élu domicile. Pas de gros changement en dehors de ce retour à leur terre natale, nos trois artilleurs font d'abord ce qu'ils savent faire de mieux et le font toujours aussi bien : balancer des grosses rythmiques mécaniques, urgentes et martiales mâtinées de programmations hostiles, de leitmotivs vocaux empruntés à d'obscurs enregistrements de propagande et autres samples cinématiques assénés avec violence jusqu'à l'abstraction. Pour autant, tPROE n'en a pas oublié ses origines, dans les synthés analogiques et les clics de Cubase de Krat lorsque celui-ci était seul aux commandes du projet qui prit alors naissance sous la forme d'une demi-douzaine d'instrumentaux noise/ambient regroupés sous le nom de Cumulonimbus, premier rejeton houleux et ténébreux à souhait d'une série de sorties parallèles dont Sollipsism n'était autre que la troisième incarnation. Le fondateur du groupe n'a en effet jamais cessé de chérir et de cultiver dans l'ombre ce background ambient plus immersif sans oser parfois le repasser au premier plan comme il l'aurait souhaité, en témoigne l'abrasif Gravity Machine d'abord dévoilé en tant que Subduction Zone avant d'être livré en pâture via Bandcamp comme le chaînon manquant des Cumulonimbus (et en partie "cloné" d'ailleurs pour le deuxième volet de la série à télécharger librement ici), un EP de ce side project "dark drone" ayant en outre servi de base de travail pour certains des titres de Sollipsism.
Tout ça pour dire que désormais, tPROE n'hésite pas à mêler voire à alterner les deux univers, un paradigme qui contribue ici à façonner un disque d'autant plus captivant. The Holographic Principle démarre ainsi sur quelques nappes de synthé aux relents de soufre, avant qu'un piano tâtonnant de vienne imposer son rythme erratique sous une salve de beats tranchants comme des coups de canon laser mais plus downtempo qu'à l'accoutumée. Plus loin, après le tabassage tumultueux de Black Sky, The General And The Mountain noie un monologue plaintif en coréen sous un flot de drones fuligineux, de pulsations étouffées et de cris assourdis. Une dimension dark ambient qui reparaîtra après un enchaînement sans pitié de déferlantes power noise sur le diptyque doomesque Hell Part One (Fire) et Hell Part Two (Earth) mais cette fois totalement dénuée de rythmique et particulièrement magnétique, fausse accalmie lourde de menace avant un final cyclonique culminant sur les presque 8 minutes du morceau-titre Military Industrial Complex. L'apocalypse sera technologique ou ne sera pas, c'est ce que semble nous dire cette marche schizophrénique et quasi hystérique vers le charnier d'un avenir déshumanisé. Parce que bon, allez, on ne vous avait pas dit toute la vérité d'emblée : The Peoples Republic Of Europe, c'est quand même loin d'être drôle.
Rabbit
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