dimanche 17 novembre 2013

Oiseaux-Tempête - s/t


Date de sortie : 13 novembre 2013 | Label : Sub Rosa

On connaît Frédéric D. Oberland et Stéphane Pigneul pour leur présence au sein des passionnants FareWell Poetry et Le Réveil des Tropiques. Avec Ben McConnell (Beach House, Au Revoir Simone, entre autres) à la batterie et Stéphane C. du côté des field-recordings, de la photo et de la vidéo, ils forment Oiseaux-Tempête. C’est Sub Rosa, mythique maison bruxelloise, défrichant et révélant l’avant-garde musicale depuis les années 1980, qui publie leur premier album.

En avril dernier, le groupe se produit à l’église St Merry à l’occasion d’une soirée de projections, d’installations et de concerts. Un film de Stéphane C. complète leur performance, Gareth Davis les accompagne à la clarinette basse, le moment est d’une beauté rare, et le choc de la découverte, total. Tel fut le premier contact avec la musique de Oiseaux-Tempête. Ce détour pour expliquer en quoi, après la fulgurance de cette approche première, l’entrée dans l’album a pu s’avérer exigeante. Fait de 11 morceaux, allant de deux à 17 minutes - une heure et quelques en tout - force est de constater que le disque est dense, épais, contrasté. L’aborder, dans un premier temps, revient à évoluer dans le brouillard, tâtonnant, à accepter l’absence de repères, et à gagner peu à peu en points d’accroche. Mais ce serait se répéter que de dire que ce genre déroutement initial annonce souvent un grand disque.

A la croisée du free rock et de l’ambient, l’album navigue sans cesse de l’un à l’autre. Oiseaux-Tempête parvient à livrer un objet dont la construction n’a rien de prévisible. Une plage  bourdonnante de menaces peut amener à l’ondoiement de deux mélodies de guitare d’une douceur éloquente (La Traversée). On peut passer en 17 minutes d’une errance à la fois flottante et déterminée à un déluge lent et lourd de riffs sortis de cavernes infernales (Ouroboros). On peut évoluer du rock le plus urgent (Kyrie Eleison) à des périodes de calme planant et arythmique, ponctué de chuchotements et de plaintes de saxophone (L’île).

Il est nécessaire par ailleurs de prendre en compte la visée « poétique et politique » du disque et son inspiration puisée dans la situation sociale de la Grèce. Les images de rues, de manifestations, de pauvreté, de visages, de balcons ou de CRS, filmées par Stéphane C., restent pour longtemps en tête. C’est cette urgence et cette gravité que le groupe cherche à mettre en musique et à accompagner, et il le fait brillamment.

Manolito

5 commentaires:

  1. Merci pour la chronique (et la découverte) + la vidéo sur mowno, ça donne vraiment envie :
    http://www.mowno.com/videos/clips/oiseaux-tempete-ouroboros-music-video/

    Si vous pouviez également désactiver les captchas dans les préfs Blogger, ce serait sympa.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. T'as raison, on essayait d'éviter de se faire spammer par Mowno mais c'est raté ! Mwahaha.

      (plus sérieusement je regarde si j'arrive à trouver ça...)

      Supprimer
    2. Non mais ce coup-ci c'est bon. ;)

      Supprimer
    3. (cf. la chronique d'après)

      Supprimer