Date de sortie : 21 septembre 2013 | Label : BLWBCK
Le temps, pire ennemi du chroniqueur qui oblige à laisser dans l'ombre des dizaines de grands disques dont l'aura continue pourtant d'irriguer nos synapses à l'approche des bilans. Dans un format plus concis que celui des chroniques habituelles du blog, cette série de rattrapages reviendra ainsi régulièrement sur ces laissés-pour-compte qu'un certain recul nous permet désormais de commenter sereinement.
Certes, à peine plus d'un mois nous sépare de la sortie du disque qui retient tout notre attention aujourd'hui, mais dieu sait qu'en un mois il s'en passe de belles du côté des musiques expérimentales et en particulier du drone dont l'actualité nous gâte tout particulièrement cet automne, de Noveller à Chris Weeks en passant par EUS, Olan Mill, Cezary Gapik ou Thisquietarmy... sans même parler de Tim Hecker, cet arbre colossal qui cache trop souvent la forêt et dont Heartland est justement taillé pour nous faire oublier la semi-déception de l'emphatique Virgins. C'est dire s'il eut été dommage que toutes les conditions soient réunies pour tenir éloigné de nos lecteurs cassettes ce deuxième LP du méconnu Jason Campbell, à l'image des précédentes sorties de l'Australien quasi impossibles à écouter en ligne à l'exception notable de l'EP Open Palms offert au téléchargement - et pour cause, cette première sortie extérieure à son propre label Eternal Solitude sera également la dernière du projet.
Heureusement, c'était sans compter sur Romain Barbot, patron et tête chercheuse de l'écurie BLWBCK à l'honneur dans nos pages il y a quelques mois pour l'imposant Orbs & Channels de son projet Saåad, paru quant à lui chez Hands In The Dark. Désormais au bénéfice d'une très belle réputation dans les sphères expérimentales, le label toulousain ne manque pas une occasion d'en user pour offrir un coup de projecteur bien mérité à ces visionnaires de l'ombre de l'ambient DIY confrontés à l'indifférence de leurs contemporains. Depuis cet Open Palms qui mêlait déjà fort brillamment il y a trois ans crescendos abrasifs de drones à couper au couteau, pulsations vintage des arpeggiators (dont les polyphonies irradient ici le fascinant Crossing Over) et nappes de synthés oniriques aux mélodies en clair-obscur dans une sorte de trance cosmique à la croisée d'un Konntinent et du sus-nommé Tim Hecker, peu de changement chez l'Australien si ce n'est l'ambition dont font preuve les 5 instrumentaux de cet Heartland, volutes analogiques irisant le néant de la ionosphère dans un entre-deux de lyrisme épuré et de contemplation typique des plus belles heures de la kosmische musik. De quoi nous faire regretter cette fin prématurée en espérant tout de même que le bonhomme revienne un jour ou l'autre sur le devant de la scène drone avec un peu plus de succès.
A télécharger librement et plus si affinité puisqu'il reste encore une poignée d'exemplaires de l'objet, au demeurant superbe, à s'arracher ici.
Rabbit
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